Comment dilapider l'argent public ? Voici la réponse...

La crise de la dette des Etats bat son plein. Aux Etats-Unis, en Europe, partout l'heure est aux économies afin de retrouver un certain équilibre financier. Enfin, pas pour tout le monde visiblement...Il y a un homme qui vient de lancer un cri de détresse, un appel au secours afin de dépenser au plus vite les crédits accordés avant qu'il ne soit trop tard...Comprenez avant qu'on puisse économiser cet argent...Cet homme n'est pas n'importe qui puisque c'est Emmanuel Berthier le délégué interministériel à l'aménagement du territoire (Datar) qui lance son SOS dans une interview accordé au site acteurspublics.com.

Que nous dit monsieur Berthier ? Il nous apprend que la France n'a pas encore "dépensé" tout l'argent que les fonds européens (le Fonds européen de développement régional Feder et le Fonds social européen FSE) ont mis à notre disposition pour la période 2007-2013 (14 milliards d'euros tout de même). Pourquoi monsieur Berthier est inquiet ? Parce-que la menace est simple : " Si les fonds ne sont pas programmés avant le 31 décembre 2013 et dépensés avant le 31 décembre 2015, ils seront perdus". Euh..Je préfère dire qu'ils ne seront pas perdus mais économisés. Mais au fond la réaction du délégué interministériel est parfaitement banale et prévisible : lorsque les crédits accordés ne sont pas dépensés, ils sont supprimés l'année d'après. Il faut donc tout dépenser comme prévu pour bénéficier de la même enveloppe budgétaire l'année suivante. C'est un vieux réflexe et c'est absurde. Je me souviens de mon service militaire dans un peloton de gendarmerie de montagne : il y avait une dizaine d'appelés du contingent et nous avions une cuisine pour faire nos repas. Nous avions également une ligne de crédit pour faire nos courses alimentaires au supermarché situé en face de la caserne. Les crédits étaient très importants. Du coup, malgré la bonne volonté de tous pour bien manger, il restait des crédits à dépenser à tout prix en fin d'année : saumon, foie gras, poissons...Rien ne manquait pour ces festins aux frais du contribuable. Consternant.