Après une certaine stagnation sur le plan de la jouabilité, le genre des jeux vidéo de combat connut une évolution majeure avec Street Fighter II (Capcom ; 1991) : en effet, ce titre offrait la possibilité d’utiliser des combinaisons de touches bien spécifiques afin de permettre au personnage du joueur de réaliser des mouvements et des attaques spéciales, le plus souvent aux effets dévastateurs. Ces « combos » variaient selon les personnages et demandaient une précision minutieuse, dans l’ordre des touches comme dans leur timing, pour donner tout leur jus ; mais surtout ils se généralisèrent vite à l’ensemble des productions du genre comme un second souffle plus que bienvenu pour renouveler enfin un type de jeu qui en avait bien besoin…
Au départ développé comme une dernière tentative pour l’éditeur Tecmo de développer des jeux vidéo, le premier Dead or Alive arriva sur la console d’arcade Model 2 de Sega en 1996 avant de se voir porté sur consoles de salon Saturn et Playstation en 1997 puis en 1998, respectivement. Se plaçant dans la lignée des jeux de l’époque pour son utilisation intensive de la 3D, il reprenait des éléments de certains titres comme Fatal Fury (SNK ; 1991) ou Mortal Kombat (Midway Games ; 1992) mais aussi Virtua Fighter (Sega-AM2 ; 1993) qui le positionnaient à part sur le plan des mécaniques de jeu. Son système élaboré de parade, en particulier, participa beaucoup à son succès car il permettait non seulement de bloquer les coups de l’adversaire mais aussi de les lui renvoyer.
Avec ses cinq modes de jeu, DOA2 propose une expérience très aboutie. Si le mode histoire se situe bien sûr dans la continuité du titre précédent, avec toutes les limitations narratives propres à ce genre précis, les quatre autres se consacrent tout entiers au pur plaisir de jeu. Le Contre la Montre permet de rejouer le tournoi le plus vite possible, mais sans boss final. Survie vous fait affronter l’ordinateur jusqu’à épuisement de votre santé que vous récupérez en partie entre chaque manche. Bataille se mène en équipe, à deux contre deux, avec de un à quatre joueurs les uns contre les autres ou jusqu’à deux contre l’ordinateur. Quant à Équipe, il fait s’affronter deux écuries de trois personnages maximum qui se succèdent jusqu’à épuisement.
En fait, le seul point noir de DOA2 concerne son aspect technique car on voit assez vite que les développeurs de Team Ninja ne se sentaient pas très à l’aise avec le matériel de Sony, et ce en dépit d’un résultat tout à fait spectaculaire sur le plan esthétique. Il n’en reste pas moins un titre très agréable de par sa prise en main d’une accessibilité à toute épreuve et qui mérite largement de figurer dans votre ludothèque.
Récompense :
Classé en 2010 dans le « Top 25 des jeux de combat de tous les temps » d’UGO Networks.
Note :
Si cette chronique concerne l’édition Hardcore de DOA2 pour la PS2, les possesseurs de Xbox peuvent néanmoins profiter d’un portage de ce titre, Dead or Alive Ultimate, sorti en 2005, aux graphismes comme aux mécaniques de jeu très sensiblement améliorés.
Dead or Alive 2
Team Ninja, 1999-2000
Dreamcast & Playstation 2, env. 4 €
- le site officiel de Dead or Alive 2 (int)
- The History of Dead or Alive, chez IGN (en)
- dossier Dead or Alive chez Hardcore Gaming (en)
- d’autres avis : Chroniques vidéoludiques, Gamekult, JeuxVidéo.com