17%: c’est l’augmentation de la consommation d’électricité sur le territoire des six communes de Crans-Montana en 10 ans. On le sait: notre mode de vie va faire grimper encore cette courbe dans le futur. Signalons que près de la moitié de cette consommation d’électricité dans nos communes sert à l’éclairage public.
Sur le territoire de l’ACCM, on consomme en moyenne par an 845'000 MWh. Nos six communes se situent dans la norme suisse (6300 W/habitant) avec une consommation de 6900 W/habitant chez nous (5100 W/habitant si on compte les touristes).
La consommation de gaz a, elle, augmenté de 34% durant la même période. Cette dernière hausse peut vraisemblablement être imputée à l’extension du réseau, peut-être le gaz sert-il aussi de substitution au mazout.
On consomme, mais on produit aussi. Le tableau ci-après montre ce qu’il en est:
Il existe un potentiel pour produire davantage d’énergie dans notre région, avec l’hydroélectricité bien sûr (cf projet de gestion des eaux Lienne – Raspille présenté dans Sixième Dimension du 7 juin), le solaire thermique ensuite, le biogaz et le bois-énergie aussi. N’oublions pas qu’il y existe un fort potentiel du point de vue des économies d’énergie, notamment grâce à la rénovation et l’assainissement de notre parc immobilier. Des programmes de soutien existent au niveau fédéral, cantonal et communal avec un nouveau règlement, dans nos six communes, en cours d’homologation.
Fabriquer de la glace chauffe
Des synergies peuvent aussi être développées. L’ACCM a commandé une étude de faisabilité pour analyser le potentiel des ressources en énergies renouvelables dans le pôle Ycoor – Moubra: à la future patinoire Ycoor, à certaines période de l’année, lorsqu’on fabrique la glace, on émettra un surplus de chaleur dont on ne sait que faire. On pourrait bien sûr imaginer des tours de refroidissement pour dissiper cette chaleur dans l’air… Mais que voilà une solution déraisonnable… Pourquoi pas, alors, utiliser cette chaleur pour l’injecter dans un réseau puis la distribuer à d’autres bâtiments voisins, pourquoi pas étendre ce réseau jusqu’à la Moubra et chauffer les eaux des bassins du futur centre aqualoisirs? L’idée a été émise et sera donc étudiée.
Prenons un autre exemple: il devient nécessaire d’assainir la toiture de la halle de tennis à la Moubra, dont l’ACCM est propriétaire. Au moment de réaliser ces travaux, on pourrait songer à s’équiper d’une installation photovoltaïque. Une autre idée qui va être creusée.
OURE: Une ordonnance contraignante
L'ordonnance sur l’utilisation rationnelle de l’énergie est entrée en vigueur le 1er juin dernier. A quoi sert-elle?
«La présente ordonnance fixe les exigences relatives à l’utilisation économe et rationnelle de l’énergie ainsi qu’au recours aux énergies renouvelables, applicables à la conception, à la réalisation et à l’exploitation des bâtiments, des installations ainsi que de leurs équipements.»Elle introduit par exemple l'obligation pour les résidences secondaires de pouvoir moduler le chauffage de son logement selon qu'il est habité ou non.
Géo Rey, président de la commission énergie, a listé ce qui change désormais par rapport à cette nouvelle version:
- La part maximale d’énergies non renouvelables ne doit pas dépasser le 80% des besoins de chaleur pour le chauffage et l’eau chaude sanitaire
- Le chauffage électrique n’est autorisé que s’il s’agit d’un chauffage de secours et non d’appoint
- La température de l’eau de dimensionnement d’un chauffage au sol ne doit pas dépassé 35°C (auparavant 50°C)
- Pour les résidences secondaires (habitations individuelles ou appartements), obligation d’avoir 2 niveaux de température ambiante réglés à distance (téléphone, sms, internet, etc.). Cette règle est également applicable lors d’un assainissement des installations de chauffage
- Les chauffages de plein air (terrasses, rampes, chenaux, estrades, etc.) doivent être exclusivement alimentés par des énergies renouvelables ou des rejets thermiques
- Le respect des normes concernant l’utilisation de l’énergie électrique dans les bâtiments
- Piscines:
- Intérieures: chauffées pour moitié par des énergies renouvelables
- À l’air libre: entièrement chauffées par des énergies renouvelables
- Décompte individuel de chaleur obligatoire dès 5 appartements
- Renforcement conséquent des épaisseurs d’isolation
- Géothermie: carte d’admissibilité pour les sondes géothermiques équipant les pompes à chaleur