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[Chronique] Lalcko – « L’eau lave mais l’argent rend propre »

Publié le 08 juin 2011 par Nowplaying

[Chronique] Lalcko – « L’eau lave mais l’argent rend propre »

Il en aura mis du temps pour en arriver là. Lentement mais sûrement. Trois ans après son street-album Diamants de Conflit, Lalcko livre le premier album que l’on attendait de lui : solide, bien produit, au flow imposant, des lyrics cinématographiques,… En un mot : puissant. Le titre de ce polar rapologique : L’eau lave mais l’argent rend propre.

Arrivé à cette étape déterminante de sa carrière qui n’a fait que monter en puissance dans le paysage hip-hop français (en débutant par la prestigieuse structure indépendante 45 Scientific), ce solo de LAL jette un énorme parpaing dans la mare. Avec des productions signées CHI et Fred le Magicien (pour ne citer qu’eux) qui n’ont rien à envier aux standards cainris, Lalcko narre avec l’intelligence lyricale qu’on lui connaît des histoires d’argent sale avec des storytellings à la Raekwon, plus réelles et bétonnées que les contes ghettos de Rick Ross (« Kilo », « L’Argent du Vatican »…). Avec un oeil politique en plus.

Mais le MC et ses ssoc’ n’ont pas que « la monnaie dans nos têtes et la tête dans la monnaie » (célèbre formulation du rap US traduite ici par Atis pour le refrain de « Powerful »), les tracks sont très loin d’être des clichés gangsta-rap rincés véhiculés par les parodies de rappeurs américains (suivez mon regard). Lalcko possède une culture riche, il cite par exemple beaucoup de références historiques sur « Napoléon ». Il lui arrive également de déballer des morceaux de son passé entre sa vie en France et au Cameroun, ce qui permet à l’auditeur de se rapprocher de lui, de marcher à ses côtés et retracer son itinéraire.

En guests, que des numéros 10 parmi les meilleurs espoirs actuels du rap français, je cite Escobar Macson, Dosseh et Despo Rutti. Un invité surprise, le monsieur Wayne Beckford s’il vous plaît sur « My time ». Pour être franc, Lalcko n’a pas d’égal dans le game hexagonal, cet album lourd vient de foutre un sacré gros coup de pression. Et ça mérite tout notre respect. Certifié disque de diamant noir.

La note : 8/10

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