Alors que la France a longtemps été saluée à travers le monde pour la qualité exceptionnelle de son système de santé, celui-ci est visiblement en train de s’essouffler nettement. Il ne s’agit évidemment pas de remettre en cause les soins prodigués sur le territoire hexagonal parce qu’ils restent absolument remarquables mais de s’interroger sur le climat délétère qui anime ce secteur depuis quelques années. D’une part, les mutuelles santé s’interrogent sur les raisons pour lesquelles elles sont contraintes d’assumer une part de plus en plus importante en matière de protection sociale. En effet, une mutuelle santé est désormais contrainte d’apporter des remboursements conséquences afin de compenser les lacunes de l’Assurance Maladie. Or, les mutuelles santé sont financées exclusivement par leurs adhérents qui sont des contribuables traditionnels et dont les ressources financières sont naturellement limitées. En conséquence, l’adhésion à une mutuelle santé n’est pas accessible à tous ce qui créé un système de protection sociale à deux vitesses.
Par ailleurs depuis quelques années, nous assistons à des polémiques incessantes opposant les professionnels de santé au Ministère de la santé en raison d’une certaine divergence des opinions. Toutefois, il serait de bon aloi que le secteur médical constitue une exception dans le paysage politique Français et recueille une forme d’unanimité perpétuelle dans l’intérêt des patients. A ce propos, la dernière problématique en date réside dans la rémunération équitable du temps médical conformément au communiqué publié par la CSMF : « La CSMF, premier syndicat médical français, a pris connaissance avec beaucoup d’intérêt de la position de la Haute Autorité de Santé de « changer le regard sur les thérapeutiques non médicamenteuses ». La mise en œuvre d’une hiérarchisation des consultations (CCAM clinique) commune à toutes les spécialités avec la création de consultations à haute valeur ajoutée portée par la CSMF dans le cadre des négociations conventionnelle est plus que jamais indispensable pour faire évoluer la prise en charge des patients ». Dès lors, il convient de s’interroger une nouvelle fois sur les raisons pour lesquelles cette réflexion n’a pas été engagée de manière concertée. En effet, le secteur médical est trop important sur le territoire hexagonal comme dans n’importe quel autre pays pour ne pas être pris en considération de manière globale et en association tous les acteurs. Le dialogue constitue effectivement la seule solution viable pour envisager un changement profond de l’organisation du système médical en France dans la mesure où celui-ci est tout à fait indispensable.