Semprun... sans nous

Par Sergeuleski


Un entretien avec Jorge Semprun - bande-annonce... par Mediapart

Semprun souhaitait que les générations nées après 45 s'approprient les camps, la déportation, l'horreur du nazisme, le mensonge du Stalinisme...

On lui répondra : "Pour ça, il y a Arendt... et c'était dans les années 50 et 60".

Mais... qui nous aidera à  penser le nouvel enfer qui nous attend d'ici 2050 ; un marché mondialisé triomphant qui aura tout emporté : états, démocratie, nations, peuples, liberté, indépendance.

Car le vrai danger c'est bien la libéralisation des marchés financiers, l'hyper-mobilité des capitaux et la désintégration des processus de production ; des milliards d'êtres humains livrés à la logique d'un monde économique, un monde sans morale et sans esprit autre que mercantile et qui, à terme, n'habiteront plus aucun monde.

Confronté à cette nouvelle donne, Semprun est en panne ; et de sa génération, il n'est pas le seul : loin s'en faut.

Aussi…

Rien d’étonnant que seuls ceux qui n'ont de cesse de discourir sans fin autour du fascisme, du nazisme et du stalinisme soient ceux  qui ne tarissent pas d'éloges à son sujet.

Et d'aucuns se souviendront avoir entendu Semprun affirmer que la classe ouvrière avait disparu... 

Pour un homme de gauche… c'est dire ! C'est... tout dire !

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La postérité ?

A la vue de Semprun, on peut craindre et souhaiter qu'elle détourne son visage pour mieux s'empresser de regarder ailleurs, plus loin aussi, et plus haut... finalement.

 Qui la blâmera ?!

Car, il est grand temps de préférer le devin à l'historien ; une lecture du présent dans lequel on pourra y lire tous les dangers de l'avenir aux commentateurs (historiens, littérateurs-témoins) d'un passé miroir de sa propre image, impasse et cul-de-sac, tout à la fois.

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