Je vais aller à contre-courant de la pensée des cahiers du cinéma. C’est le cinéma d’auteur qui a gagné et non le cinéma de genre. C’est le modèle de la nouvelle vague qui est devenu le modèle dominant. Michael Bay est un cinéaste qui se prend pour un auteur à sa manière comme Besson, les deux ont strictement rien à dire, mais sont obsédés par une chose : leur style, leur empreinte visuelle. Quand on voit Bay, chacun de ses plans est une déclaration d’égocentrisme. Il semble nous dire : « Je suis plus fort que le cinéma, le découpage j’en ai rien à foutre. Mon style est plus important que tout cela. »
Ce mouvement cinématographique a poussé à une seule chose : nous faire regarder les séries. Pourquoi nous apprécions tellement certaines œuvres de notre petite lucarne : c’est que certaines séries ont replacé l’histoire au centre du récit. En effet, le manque de moyen par rapport du cinéma (Même une série comme Game of thrones est loin d’un budget d’Hollywood) oblige forcement la mise en scène à moins de mouvement, à se reposer sur l’histoire et ses personnages.
Après, il ne faut passe leurrer la télévision est déjà contaminée et je crains à l’avenir qu'elle répète les mêmes erreurs. Prenons Les experts qui est la plus belle tentative de reprendre les formules du cinéma hollywoodien actuel pour la petite lucarne. Les experts synthétisent même le cancer de la fiction cinématographique américaine. La forme de la série avec sa musique, ces plans, ces postures, sa mise en scène proche d’un clip de rap dissimule une seule chose : l’absence de scénario. Mettez-vous devant Les experts et essayez de suivre l’histoire, vous verrez qu’elle est quasi-inexistante et que le récit à totalement contaminé l’histoire. Des passages de cinq minutes pour appuyer sur deux boutons pour trouver un truc que n’importe quel idiot aurait vu en deux secondes. La parodie de South Park révèle bien ces incohérences.
Quel rapport avec La galaxie de la terreur ? Ce film ne sera jamais un grand film, mais il essaye de nous placer des personnages dans une situation et de nous raconter une bonne vieille histoire de SF.
Il faut dire une chose à tous les créateurs de la planète, vous ne serez jamais tous des Kubrick ou des Lynch, racontez simplement une histoire qui vous tient à cœur, essayez de la filmer en la respectant le plus possible, et ce sera aux autres de vous dire si vous avez du génie, mais n’essayez surtout pas de le montrer à tout prix.