Appel des commerçants nîmois

Publié le 08 juin 2011 par Ncadene

Je porte à votre connaissance cette lettre de commerçants du centre-ville nîmois concernant les travaux et la politique de la ville.

La commission administrative de la section « Nîmes Marianne » que j’anime avec Stéphane Tortajada, Willy Lehmann, Rizk Lahlou, Tony Pereira et Nicolas Julien en est signataire.


« APPEL DES COMMERCANTS, DES OPERATEURS ECONOMIQUES, DES HABITANTS, DES AMOUREUX DE NÎMES

Notre ville est en déclin. La cohérence de sa gestion est illisible et son avenir en est obéré…

Après les meurtrières inondations de 1988 dont les dégâts et les victimes restent dans toutes les mémoires, Jean BOUSQET « CACHAREL » alors Député-Maire déclarait : « Plus jamais ça ! » On évoquait alors la possibilité de protéger Nîmes un jour par la création d’un tunnel dont la voûte l’abriterait contre la folie des eaux en furie.
Plus de 20 ans après, se référant au P.P.R.I. qui vient d’être présenté, les Nîmois constatent aujourd’hui qu’ils vont vivre en se croyant à tort en sécurité et dans l’ignorance du danger pourtant toujours bien réel. Nombre d’associations et d’experts confirmés dénoncent le détournement par l’actuel PPRI de l’idée initiale : la protection du plus grand nombre des personnes et des biens.

On se souvient qu’un outil de travail avait pourtant été présenté en 2003 par l’ASPIQ à Jean- Paul Fournier, sénateur-maire et président de Nîmes-Métropole. Permettant de visualiser par simulation dynamique en 3D le risque inondation dans notre ville, quartier par quartier, en affinant les hauteurs d’eau prévisibles par rues et en intégrant les obstacles et embâcles, cette méthode moderne et performante s’avérait un parfait outil de vulgarisation et d’éducation au risque car diffusant une information visuelle et facile à comprendre donc accessible à tous. C’était en même temps un moyen scientifique fiable qui permettait d’expérimenter et d’affiner différents scénarii suivant les niveaux de précipitations. Il aurait permis d’évaluer de manière sûre avec le concours des scientifiques les différents niveaux de risque et de décider dans la concertation l’effort à consentir et le prix à payer.

Favorisant la vision d’aménageurs se réunissant pour trouver le moyen de construire en dépit des risques, à travers le COBATY érigé à l’époque en conseil technique de la municipalité, le maire a négligé et accru la vulnérabilité des zones inondables par de nouvelles construction. Il a ainsi préféré aménager de vastes zones commerciales au sud de la ville à la faveur d’un P.L.U. ne tenant pas compte des observations des spécialistes hydrauliques, affichant ainsi d’autres priorités que celles de la protection des personnes et des biens par des investissements conséquents et appropriés.

Faudra-t-il encore attendre 20 ans ou plus pour mettre en œuvre les vraies solutions ? Ou souhaitons-nous réaliser la prédiction de Nostradamus : « Nîmes périra par les eaux. » ?

Si les Nîmois ne peuvent tous entrer dans les détails techniques des projets qui transforment leur ville, ils sont capables d’en mesurer les effets négatifs et leur sensibilité est d’autant plus aigüe au souvenir du désastre des inondations de 1988. Imposé malgré les réserves et protestations, au mépris des décisions de justice en attente et à coups de délibérations récurrentes au conseil municipal et au conseil communautaire, le TCSP aura, sur le centre-ville en particulier, un impact d’autant plus fort que le « risque inondations », traité séparément dans le P.P.R.I., n’a pas considéré préventivement les interactions entre flux hydraulique et flux routier, accroissant ainsi le danger.

L’actuel tracé prévu du TCSP, ignorant la gare et sous-estimant la complexité du mixage des différents moyens de déplacement (rond-point du Colisée, rue de la République…) revient à fermer l’accès du centre-ville. Ainsi asphyxié, notre centre-ville va se désertifier par évasion commerciale et fuite de l’activité économique et mourir, entrainant baisse du pouvoir d’achat général et dégradation de notre qualité de vie…

Du reste nous constatons la fragilisation du commerce et des activités du cœur de ville : les difficultés de circulation ont déjà entrainé de nombreuses fermetures, les locaux restant vides.

Décidée sans véritable vision ni concertation, la réalisation précipitée des travaux du TCSP a déjà fait de notre ville la risée du pays… A quoi servira dans un avenir lointain une 2è ligne de TCSP desservant la gare et le centre-ville quand celui-ci sera mort, sinon à permettre aux Nîmois de « s’enfuir » vers des destinations plus accueillantes ?

Nous considérons que la C.C.I. ne peut rester inactive devant la montée du mécontentement des opérateurs économiques et sociaux. C’est pourquoi les signataires demandent au président de la C.C.I. de saisir le Préfet du Gard afin qu’il agisse auprès du sénateur-maire et président d’agglomération pour obtenir :
- l’enlèvement immédiat des blocs de béton rangés le long des boulevards de l’Ecusson, les travaux ne pouvant reprendre avant une décision de justice dont la date n’est pas fixée, ceci par mesure de sécurité et pour rétablir l’image de marque de la ville dégradée par la rupture et la désorganisation du chantier ;
- l’arrêt immédiat de l’ensemble des travaux du TCSP, des risques financiers importants étant suspendus à la décision de justice du Tribunal Administratif ;
- la mise en place d’une ou plusieurs table(s) ronde(s) afin de reprendre sereinement ce projet, dans le concret, avec l’ensemble des partenaires concernés, dans le dialogue et le souci de l’intérêt général.
L’expression de notre mécontentement n’a qu’un but : nous voulons construire ensemble par le dialogue et la concertation une ville où il fait bon vivre pour chacun.

Dépositaires du recueil des signatures :
- Librairie Papeterie MODA 8 Bld Alphonse Daudet, Tabac La Havane 38 Bld Victor Hugo, Café L’Amalgame 6 Grand Rue, Boulangerie-Pâtisserie Le Pain Pidou 14 Av Georges Pompidou, etc. »

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