Du 8 au 10 juin se tient la « Session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies » (UNGASS) consacrée aux engagements mondiaux contre l'épidémie de sida. Si le Fonds mondial a fait ses preuves dans la lutte contre le sida, aujourd'hui les engagements financiers manquent, l'accès aux soins ne progresse pas suffisamment et les discriminations persistent.
“Aujourd'hui, environ 5 millions de personnes dans les pays en développement ont accès à la thérapie antirétrovirale, mais 10 millions attendent toujours, faute de moyens”, explique Bruno Spire, président de AIDES.
Fondé en 2002, Le Fonds mondial a permis la mise en place de plus de 600 programmes dans 150 pays, qui ont permis de sauver 6.5 millions de vies et de donner accès aux traitements contre le sida à plus de 3 millions de personnes et des traitements antituberculeux à plus de 7.7 millions de patients.
10 milliards par an manquent pour maintenir les programmes mis en place: La communauté internationale devrait augmenter sa contribution d'au minimum 10 milliards de dollars par an, c'est-à-dire que chaque pays du G8 devrait abonder à hauteur de 0.05% de son PIB. L'Onusida a estimé les besoins de financement à près de 26,9 milliards d'euros en 2010, dont seuls 15,9 milliards étaient couverts par le Fonds Mondial et les autres canaux existants de financement.
Des associations comme Aides proposent une taxation sur les transactions financières.
En taxant à hauteur de 0.05% ces transactions, il serait possible de générer entre 200 et 700 milliards d'euros. Cette taxe, baptisée de différentes manières selon les pays – "Taxe Robin des bois" au Canada, en France, au Royaume-Uni ("Robin Hood tax") et en Espagne ("La Tasa Robin Hood"), "Taxe contre la pauvreté" en Allemagne ("Steuer gegen Armut"), Zerozerocinque en Italieporterait sur les transactions des grandes banques qui pourrait dégager et fournir des milliards de dollars pour aider
développement et à la lutte contre le VIH, mais aussi contre la pauvreté, le changement climatique et contre les grandes pandémies comme le sida.
En France, la taxe Robin des Bois permettrait de dégager plus de 20 milliards d'euros par an.
Les génériques manquent: Car ils sont jusqu'à 100 fois moins chers que les traitements traditionnels. Si, dès 2001, une Session spéciale de l'Assemblée Générale des Nations Unies indiquait déjà l'urgence “de faire tous les efforts nécessaires pour fournir des traitements contre le VIH/SIDA qui répondent aux normes les plus élevées possibles et promouvoir les innovations et les industries nationales dans le respect du droit international, les derniers accords de restrictions sur les brevets tuent les « génériques », en durcissant les conditions de production et d'exportation des produits pharmaceutiques dans leur ensemble.
Enfin, la discrimination subsiste : La « guerre à la drogue », les lois anti –gay- alors que les homosexuels sont jusqu'à vingt-cinq fois plus touchés par le VIH que la population générale-, les violences faites aux femmes…limitent l'accès aux traitements et aux soins des groupes les plus à risque. Les chiffres parlent : seulement 26 % des pays ont mis en place une politique de prévention à l'égard des travailleurs du sexe, 30 % à l'égard des usagers de drogue et 18 % à l'égard des homosexuels. Ainsi, une enquête internationale de l'ONU, de 2010 montre que plus d'un tiers des personnes séropositives ont connu la perte de leur emploi, le refus de soins, l'exclusion sociale ou la divulgation de leur statut sérologique contre leur gré.
Sources: Dossier de presse Aides, ONU, Oxfam, Pétition Robin des Bois
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