Handicap: le Président des promesses non tenues
Publié le 08 juin 2011 par Letombe
La Conférence nationale du handicap (CNH) réunie demain mercredi 8 juin par Nicolas Sarkozy ne pourra pas dissimuler le bilan catastrophique de la droite en matière de
handicap.
Autant la loi de 2005 pour l’égalité des droits et des chances avait représenté un progrès, autant elle a été vidée de son
sens depuis la dernière CNH en 2008 :
>La mise en accessibilité
des bâtiments publics prévue pour 2015 a été repoussée sine die. Le Conseil d’Etat vient d’ailleurs de sanctionner ces reculs en annulant un décret de 2009 prévoyant des dérogations
pour les locaux de travail. Mais à la fin du mois, ce sont l’ensemble des bâtiments neufs qui risquent d’être exemptés de l’obligation d’accessibilité par le vote définitif de la proposition de
loi Paul Blanc alors que d’après l’INSEE, un demi-million de personnes sont confinées dans leur logement.
>Le taux de scolarisation
des enfants en situation de handicap, présentée comme une priorité du président, reste un mystère car le gouvernement se refuse à donner les chiffres par académie et à reconnaître que
dans leur majorité les enfants ne passent que quelques heures par semaine à l’école. Les enfants autistes sont particulièrement délaissé : 80% d’entre eux ne sont pas scolarisés. Les
enseignants ne sont toujours pas formés au handicap.
>Les travailleurs en
situation de handicap sont deux fois plus au chômage que l’ensemble de la population (19 % contre 9 %) et l’Etat qui se prétend exemplaire est très en retard : seuls 4%
des fonctionnaires sont en situation de handicap, bien loin des 6% imposés par la loi aux collectivités comme aux entreprises. L’Education nationale continue de bénéficier d’une
dérogation injustifiable à cette obligation sous prétexte qu’elle emploie des auxiliaires de vie scolaire pour l’accompagnement des enfants en situation de handicap, alors même que leurs
contrats ne sont plus reconduits depuis 2010, ce qui prive les enfants d’un accompagnement indispensable.
Cette liste serait sans fin : seules 13 500 des 50 000 places en établissement promises pendant le
quinquennat ont été réalisées ; les centres relais, qui doivent permettre aux sourds et malentendants d’accéder aux services publics et tout particulièrement aux numéros
d’urgence, sont complètement passés à la trappe ; les droits à la retraite des personnes en situation de handicap mais aussi des aidants familiaux
ont été considérablement précarisés par la réforme de 2010 ; l’aide à domicile a été fragilisée, etc. Le handicap a même été exclu d’office de la réflexion sur la
« dépendance » engagée par la droite alors que les usagers comme les professionnels s’accordent sur la nécessité d’envisager la perte d’autonomie à tout âge de la vie
pour pouvoir compenser les incapacités de chaque individu.
Le Parti socialiste soutient la mobilisation des associations qui, comme l’APF, dénoncent une politique du handicap
en faillite et menacent de boycotter cette conférence. Il s’engage, dans la cadre du projet pour 2012, à prendre en compte le handicap dans chaque loi soumise au Parlement, à assurer
l’accessibilité de tous les services de l’Etat et des administrations et leur exemplarité en matière d’emploi et à garantir la scolarisation des enfants par le développement de vrais métiers de
l’accompagnement sur la base de qualifications reconnues. L’objectif pour nous est de bâtir une ville accessible à tous où chacun puisse se sentir pleinement citoyen.