Le lieux et la date de cette réunion sont entourés par le plus grand mystère. Un porte-parole du département de la Justice et de la Sécurité du canton des Grisons a ainsi seulement confirmé que la réunion se tenait bien à St-Moritz, mais n'a pas voulu préciser l'endroit, les dates et les participants : "nous avons pris des mesures policières spéciales pour protéger des personnalités".
Opposition de la Jeunesse socialiste suisse
Le président de la Jeunesse socialiste suisse, David Roth, a affirmé que la centaine de participants se retrouvaient à partir du 7 juin et pour quatre jours dans l'hôtel cinq étoiles Suvretta de St-Moritz. Selon lui, "il y a un problème lorsque des représentants politiques et économiques se retrouvent à huis clos. Ce groupe prend des décisions importantes en catimini. Les participants ne se retrouvent pas pour boire le café mais influencer la gouvernance". Les Jeunesses socialistes prévoient de manifester le 11 juin dans la station contre cette réunion.
Pas de complot mais une autocensure réelle
Dans son livre La Vraie Histoire du Bilderberg, le journaliste d'investigation Daniel Estulin estime que ce groupe est "devenu une sorte de gouvernement mondial de l'ombre, qui décide lors de réunions annuelles comment il met en œuvre ses plans". De fait, le Bilderberg publie seulement au terme de sa réunion un bref communiqué et une liste des participants. Sur celle de l'année dernière figure le vice-président de Suez-Tractebel, Etienne Davignon, en qualité de président de cette réunion discrète.
Le président de Deutsche Bank, Joseph Ackermann, son homologue d'Axa, Henri de Castries, et le président d'Airbus, Thomas Enders, y figurent également, tout comme le PDG du Washington Post Company, Donald Graham, et la commissaire européenne chargée des nouvelles technologies, Neelie Kroes. Cette dernière, tout comme le commissaire européen à la Concurrence Joaquin Almunia devraient se rendre à St-Moritz, a-t-on confirmé à la Commission européenne.
En Suisse, la venue de la ministre de l'Environnement et de l’Énergie Doris Leuthard a été confirmée lors de la cession du parlement en réponse à une question du député UDC Dominique Baettig. "Cette réunion est totalement en contradiction avec le modèle suisse de la transparence. Des dirigeants se réunissent sans qu'on puisse savoir de quoi il en retourne", a-t-il estimé. M. Baettig a souligné qu'il ne partageait "pas du tout la théorie du complot", mais il a expliqué qu'on lui avait "fait comprendre qu'il y a une sorte d'autocensure" sur le sujet.