Hier soir, 20h. Quelques millions de Français découvraient un Nicolas Sarkozy enfin dans son rôle de chef d’Etat. Point de Carla, point de vie privée : le président souhaite s’adresser à ses compatriotes au sujet du traité simplifié… de son traité simplifié. Au diable l’engagement d’Angela Merkel dans sa mise en œuvre, c’est la France qui a relancé l’Europe. Maintenant, restait juste à préciser l’intérêt de ce traité à des citoyens toujours plus désintéressés ou désinformés.
C’est là que les talents d’orateurs de Nicolas Sarkozy entraient en jeu : il s’agissait d’éluder la question polémique de la ratification par les parlementaires après un NON référendaire sans équivoque ; il s’agissait d’expliquer un traité simplifié aux airs compliqués aux néophytes des arcanes européennes ; il s’agissait enfin de rassurer sur les bienfaits de l’Europe une France qui accuse encore l’Europe de sa baisse du pouvoir d’achat.
Et le pari semble être tenu : les mots étaient simples, la conviction était là et les thèmes chers au candidat devenu président aussi : le pouvoir d’achat à travers la question de la monnaie, l’immigration à travers l’esquisse d’une politique communautaire et la politique de défense européenne pour l’aspect sécuritaire.
En tout cas, convaincu ou pas, une allocution sur la ratification du traité de Lisbonne, c’est un symbole fort, qui témoigne de la volonté de réconcilier Français et Union Européenne.
Une initiative à saluer quand on ne peut que déplorer le traitement quasi inexistant des affaires bruxelloises dans les médias. Espérons que l’élection du premier « président de l’Europe » en 2009 passionnera autant que la course à la Maison Blanche actuellement. En attendant, l’allocution du président est un premier pas pour le « retour de l’Europe en France ».