Nicolas Sarkozy a porté plainte jeudi dernier contre le "Nouvel Obs" pour "faux, usage de faux et recel" dans l'affaire dite du SMS. Airy Routier, l'auteur de cet article, qui risque 3 ans de prison et 45 000 euros d'amende, persiste et signe. Dès lors, il se pourrait que la justice cherche à confirmer l'existence ou non du SMS en question.
Lorsqu'il a déposé plainte contre Airy Routier et le Nouvel Obs jeudi dernier, Nicolas Sarkozy l'a fait pour "faux, usage de faux et recel". Il ne reproche donc pas au journaliste une atteinte à sa vie privée (le vrai scandale de l'affaire si scandale il y a finalement), mais d'avoir porté à la connaissance des internautes un SMS qui serait un faux. Logiquement, la justice devra donc se prononcer sur la véracité ou non du fameux "si tu reviens, j'annule tout".
Nicolas Sarkozy a-t-il oui ou non envoyé ce message à son ex-épouse Cécilia 8 jours avant d'épouser Carla Bruni ? Airy Routier n'en démord pas comme il l'a dit à nos confrères de 20 Minutes : "pour moi, c'est du béton. Et d'ailleurs, je sais que Sarkozy n'a pas cessé d'envoyer des messages, des SMS à Cécilia".
D'ores et déjà, on sait que le journaliste ne dévoilera pas ses sources si la justice le lui demandait bien qu'il n'en soit pas question d'après Thierry Herzog, l'avocat de Nicolas Sarkozy : "Ce qui est en cause, ce n'est pas sa source ou la protection de cette source. Ce qui importe, c'est de déterminer si le texte est un vrai ou un faux, c'est-à-dire une altération frauduleuse de la vérité."
Si l'on s'en tient à ces propos et aux motifs de la plainte, il faudra donc inévitablement vérifier la véracité du SMS en question. Comment faire ? La Befti (Brigade d’enquête sur les fraudes dans les nouvelles technologies) a la possibilité de voir les SMS échangés en ayant accès aux serveurs des opérateurs. D'après un magistrat, récupérer un SMS n'est pas plus compliqué que de procéder à une écoute téléphonique.
Mais Maître Herzog ne pense pas qu'on ira jusque là : "Je ne pense pas que l'on ira jusque-là. Le premier entendu sera le journaliste du “Nouvel Observateur”. Ensuite, à supposer que les fonctionnaires fassent vérifier le portable de la supposée réceptrice, Cécilia, on verra qu'elle ne l'a pas reçu. Pourquoi irait-on ensuite vérifier celui du supposé émetteur? La vérité, c'est que le journaliste a tenté un coup, qu'il a perdu, et qu'il devra présenter ses excuses."
L'affaire ne cessant de rebondir depuis quelques jours, on conseillerait quand même à Maître Herzog de ne pas se montrer trop sûr de lui.