Trois mois après le début de la catastrophe nucléaire à la centrale de Fukushima, le gouvernement japonais a annoncé la création d’une commission d’enquête indépendante. « La réputation du Japon dépend de sa capacité à établir ce qui s’est passé » a déclaré le premier ministre, Naoto Kan.
En effet, l’Agence de sécurité industrielle et nucléaire, organe de surveillance des activités atomiques, a révélé que les émissions radioactives seraient deux fois supérieures aux estimations rendues publiques précédemment. La quantité des particules radioactives émises dans l’atmosphère serait de l’ordre de 770 000 térabecquerels (TBq) et non 370 000 TBq, comme annoncé, ces émissions étant à présent équivalentes à 15 % des particules émises à la suite de l’accident nucléaire à Tchernobyl.
Le gouvernement vient de rentre un rapport à l’Agence internationale pour l’énergie atomique (AIEA) dans lequel il reconnaît que les instances de contrôle de la centrale de Fukushima n’ont pas été capables de réagir à temps aux dommages entraînés par le séisme.
Par exemple, elles ont mis trop de temps à décider d’ouvrir manuellement les valves permettant à la vapeur de s’échapper, entraînant l’explosion de l’hydrogène accumulé dans le bâtiment du réacteur numéro 1 et la libération des panaches de vapeur.
Le rapport gouvernemental avance aussi que le combustible est entré en fusion cinq heures après le séisme dans le réacteur numéro 1 et dans les trois jours suivant dans les réacteurs 2 et 3. Il juge « possible » que le combustible ait percé les cuves et se soit accumulé au fond des enceintes de confinement, ce qui avait été réfuté par l’opérateur Tepco.
L’AIEA avait déjà souligné l’insuffisance de la préparation à un tsunami de cette force – dont la possibilité avait été envisagée par des sismologues – ainsi que le manque d’indépendance de l’Agence de sécurité industrielle et nucléaire, placée sous la tutelle du ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie (METI) chargé de promouvoir l’énergie atomique.