Au Lucernaire, Isa Mercure et Gilles Guillot reprennent les célèbres "Love Letters", de l'américain A.R. Gurney, et nous démontrent que s'il existe parfois (souvent) des lectures paresseuses et sans grand intérêt sur les scènes parisiennes, d'autres se révèlent, comme c'est ici le cas, de petits bijoux théâtraux.
D'abord parce que de lecture, il n'est ici véritablement question. Les deux comédiens connaissent leur texte sur le bout des doigts, le maîtrisent et l'incarnent à cent pour cent , habitent les écrits de leurs personnages, ces deux amis d'enfance qui ne cesseront de correspondre et de s'aimer jusqu'à la fin de leur vie malgré des parcours différents, et sont porteurs d'une intensité croissante tout au long spectacle, de l'innocence de l'enfance aux sentiments plus violents de la vie d'adulte... Simples, subtils, d'une grande sensibilité, beaux, assis à leurs bureaux d'écoliers ces deux là nous ont conquis !
Ensuite parce que le texte, en plus d'une efficacité dramatique évidente dans sa construction, fait la part belle à des échanges extrêmement vifs, souvent proches d'une conversation parlée, évitant le possible ronronnement d'un enchaînement de lettres qui pourrait vite devenir indigeste.
C'est donc avec un plaisir non feint et une émotion certaine que nous fûmes les témoins de cette poignante histoire d'amour et d'amitié qui se déroule sur 50 ans, dépeignant par ailleurs avec justesse la société américaine des années 30 à 80.
Allez-y !
Au Lucernaire jusqu'au 2 juillet, ou en Avignon, au Petit Louvre, à partir du 8 juillet, dans le cadre du festival.
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Photo : Lot