[comics] X-Men les Origines 1 : Colossus, Diablo, Emma Frost & Gambit

Publié le 08 juin 2011 par Vance @Great_Wenceslas

Quatre épisodes de la série X-Men Origins, éditions Panini comics (2011). 


Présentation : Piotr Rasputin est un jeune paysan vivant en Sibérie. Ce jour-là, apprenant que son grand-frère est décédé au cours d’une opération militaire, il s’enfuit dans la campagne enneigée, rongé de chagrin et… subit une transformation qui n’échappe pas à l’officier venu informer ses parents de la tragédie.

Kurt Wagner est un acrobate de cirque à la semblance d’un démon, exploité vicieusement par Getmann, le propriétaire. Il rêve d’une vie meilleure mais ne veut pas quitter sa famille adoptive.

Emma Frost est une fille frustrée, élevée dans une riche famille dont le père exige la perfection en toutes choses. Avide de reconnaissance, elle souffre de maux de tête chaque fois qu’elle est brimée.

Rémy Lebeau est le fils aîné du chef de la Guilde des Voleurs de la Nouvelle-Orléans. Il s’apprête à épouser Belladonna, l’héritière de leurs ennemis ancestraux, la Guilde des Assassins. Ce qui n’est pas du goût de tous…

Une chronique de Vance

Proposer un album soigné reprenant les origines de quelques-uns des mutants le splus représentatifs du monde des X-Men quelques mois avant la sortie de X-Men : le commencement  était forcément un choix éditorial judicieux. En tous cas, pour les nouveaux lecteurs, ceux qui se sont lancés dans l’aventure mutante après avoir été fascinés par la trilogie filmique. Car les autres ont déjà eu droit à plusieurs interprétations, parfois contradictoires, des origines de nos héros.

Ici, honnêtement, rien de nouveau sous le soleil.

On appréciera sans doute la manière dont Chris Yost traite le destin de Colossus, mêlant assez habilement des personnages-clefs de sa vie passée (son frère Mikhaïl, le colonel Vazhin, sa sœur Ilyana) avec le projet de Xavier. Les dessins de Trevor Hairsine haussent encore le niveau de cette histoire connue mais agréablement remise au goût du jour, avec une plus grande présence du KGB et plus d’action qu’on aurait pu attendre. Respectueux de la tradition (on repense immédiatement au Giant Size X-Men 1 apparu dans les pages du regretté Spécial Strange) tout en recadrant quelques éléments, il s’agit du meilleur épisode des 4.

C’est un quatuor inédit qui s’occupe de Diablo, dans la partie qui se situe immédiatement avant son embrigadement par le professeur X. Il est artiste de cirque et son apparence de démon bleu attire les foules, pour le plus grand plaisir du cruel Getmann qui les a recueillis, lui et famille adoptive. Les initiés s’étonneront de ne voir en Margali Szardos qu’une gitane désespérée mais aimante en lieu et place de la terrible sorcière capable de recréer l’Enfer. Et tant pis pour ceux qui auraient souhaité réexplorer les arcanes de la conception de leur téléporteur préféré, où Mystique et un démon jouent un rôle essentiel ! Là, Freeman et Bernardin nous ont écrit une histoire assez convenue avec un Diablo dont l’âme noble sera perpétuellement menacée par la perversité des hommes qui l’exploitent. Il trouvera un refuge provisoire, mais salutaire, dans… une église. Aucune surprise, et si le dessin se pare de jolies couleurs (l’encrage est réussi), il manque de précision.

Encore plus décevante sera l’histoire figurant les origines d’Emma Frost, de cette gamine au physique ingrat brimée par ses camarades à la Reine blanche du Club des Damnés, éprise de Sebastian Shaw qui lui promet de diriger le monde. J’avoue ne pas avoir du tout apprécié le graphisme de Karl Moline et ne pas avoir goûté à cette version, largement inférieure à la mini-série qui dévoilait son adolescence. Quant à la manière dont est abordée la création des Hellions, elle est d’une rare fadeur.

Le niveau remonte avec Gambit, d’abord parce que c’est Mike Carey aux commandes, bien accompagné par Yardin et Roberson aux somptueux dessins ; ensuite parce qu’on explore bien plus avant les mystères de ce personnage fascinant, membre de la Guilde des voleurs, mutant et acrobate, affilié à Sinistre et responsable malgré lui du Massacre des Morlocks.

Trois chapitres denses, riches en événements et personnages (on regrettera de passer trop vite sur le recrutement des Maraudeurs), aussi haletants que sanglants.

Bref, très inégal, mais sans doute agréablement utile à ceux qui voudraient s’initier au monde des mutants.

Ma note : 2,2/5