Alors que Barack Obama considère son départ comme "inexorable", un nouveau message audio du dirigeant a été diffusé.
Le dirigeant libyen contesté Mouammar Kadhafi a affirmé mardi 7 juin qu'il ne se "soumettrait pas" malgré les raids violents de l'Otan et a appelé le peuple libyen à la résistance, dans un message audio diffusé par la télévision libyenne.
"Malgré les bombardements, nous nous soumettrons jamais", a déclaré le colonel Kadhafi dans son premier message depuis le 13 mai, tandis que l'Otan a mené mardi ses raids les plus violents sur Tripoli depuis le début des opérations internationales en Libye.
"Nous n'avons qu'une seule alternative : (dans) notre pays jusqu'à la fin. Mort, vie, victoire, qu'importe. Nous n'allons pas quitter notre pays, nous n'allons pas le vendre, nous nous soumettrons pas", a-t-il dit. "Je suis à proximité des bombardements et les avions sont au-dessus de moi. Mais je ne pense pas à la vie ou à la mort. Je ne pense qu'à faire mon devoir", a ajouté le colonel Kadhafi.
"N'ayez pas peur! En avant, en avant", a-t-il lancé à l'adresse du "peuple libyen", avant de prévenir les pays qui participent aux opérations militaires en Libye qu'ils ne pourraient "jamais vaincre un peuple armé". Selon le "Guide", "le peuple libyen va marcher sur toutes les régions où se trouvent les bandes armées pour les désarmer sans s'entretuer". Le colonel Kadhafi a appelé à une "marche d'un million" vers les zones rebelles dans l'Est ou les montagnes berbères au sud-ouest de la capitale.
"Tendance inexorable"
"Vos avions et les bandes armées que vous soutenez ne nous arrêteront pas dans notre marche pour libérer notre pays", a-t-il encore déclaré dans son message de neuf minutes. "Nous sommes plus forts que vos missiles, vos avions. Et la voix du peuple libyen est plus forte que vos explosions". "Cette bataille nous a été imposée. Nous n'en faisions pas partie. Qu'est-ce que vous voulez ? Vous voulez nous faire soumettre ? Nous nous soumettrons pas", a-t-il encore dit à l'attention des pays participant aux opérations de l'Otan.
La pression contre le dirigeant libyen s'intensifiera jusqu'à ce qu'il parte, une "tendance inexorable", a quant à lui déclaré le président des Etats-Unis Barack Obama lors d'une conférence de presse commune avec la chancelière allemande Angela Merkel. "La chancelière et moi-même avons été très clairs. Kadhafi doit quitter le pouvoir et le rendre aux Libyens, et la pression ne fera que s'intensifier jusqu'à ce qu'il le fasse", a déclaré Barack Obama.
L'Allemagne est "engagée dans la cause libyenne"
Le président américain a aussi assuré voir une "tendance inexorable" vers le départ du colonel Kadhafi, quelques minutes après la diffusion du message audio. Deux mois et demi après le déclenchement de l'intervention armée contre le régime libyen, Barack Obama a affirmé que "Kadhafi partira, cela finira par arriver". Il a estimé que les opérations de la coalition dirigée par l'Otan avaient permis d'éviter un massacre à Benghazi, la grande ville de l'Est aux mains des rebelles.
"On voit dans tout le pays une tendance inexorable des forces du régime à être repoussées (...) Il y a des défections, parfois de membres très haut placés du gouvernement Kadhafi, ainsi que dans l'armée", a développé Barack Obama.
Angela Merkel, dont le pays s'était abstenu en mars lors du vote de la résolution du Conseil de sécurité de l'ONU ouvrant la voie à l'opération armée, ce qui avait froissé ses alliés de Washington, a affirmé pour sa part que l'Allemagne était "engagée dans la cause libyenne" et souhaitait le succès de l'opération de l'Otan.
Refus de l'Allemagne de se joindre à l'intervention militaire
"Kadhafi doit quitter le pouvoir, et il le fera", a encore dit Angela Merkel, en écho aux propos de Barack Obama. "Nous voulons tous deux que cette mission de l'Otan soit couronnée de succès. C'est important pour les habitants de la Libye, mais aussi pour l'Otan, pour l'Alliance en général, et notre coeur bat à l'unisson de celui des alliés", a-t-elle dit.
L'Allemagne a refusé de se joindre à l'intervention militaire dans ce pays, provoquant l'incompréhension de ses partenaires, mais s'est engagée à protéger militairement des missions humanitaires.
Barack Obama n'a pas formellement relevé cet état de fait lors de la conférence de presse, se contentant de remarquer que le renforcement de la contribution allemande aux forces de l'Otan en Afghanistan avait permis de dégager davantage de ressources dans l'opération contre le régime Kadhafi.
Le Nouvel Observateur - AFP