Prendre le temps, ce matin, pour flâner en ville et s'évader.
Parcourir à pas lent, à mon rythme ce trottoir et surtout ses innombrables vitrines, perdre du temps, à notre époque est un bien-être, un interdit à transgresser.
Avec un vent frais, un souffle sous ma robe portfeuille, j'adore depuis le premier jour ce modèle si fluide, qui se pose sur mes hanches, un modèle de Diane de Furstenberg. Je me suis glissé dans mes ballerines, je suis bien, et cette vitrine, je m'arrête.
Là, il est là, immobile, suspendu sur un mannequin voluptueux. Juste lui, avec une mousseline qui passe desssous, qui lui assure un destin aérien. J'hésite, peu je l'avoue, je rentre avec un sourire, déjà conquise. "je voudrais essayer ce corset, celui de la vitrine, ..."
Après les moments exquis à discuter avec la charmante vendeuse, de lingerie, de beauté, de féminité, en essayant d'autres modèles, je suis reparti avec lui, et maintenant, seule, je l'ai enfilé, ajusté, mise en scène avec mes formes. Je peux lire, je suis bien, je suis heureuse de cette nouvelle touche de féminité.
Je l'attends, il vient de m'appeler pour savoir si cette journée off se passe bien. Epilation, massages et maquillage avec ma complice esthéticienne, quelques appels vers les copines, lectures de magazine, et ce petit sac qui a attendu près de moi. Je suis avec, maintenant, je me relaxe. Je savoure le soleil, du moins sa chaleur à travers la fenêtre.
J'ai pris dans ma commode, une nouvelle paire de bas, des CERVIN, mes préférés, ceux que ma copine trouve si sublimes, sans oser en acheter pour elle. Un jour elle franchira le pas, je la tente, je souris, on rigole. "Allez des bas jarretières sous ton tailleur pantalon, personne ne saura. ET tu te sentiras différente, plus sûr de ta féminité."
Tiens l'heure du thé, déjà. Je n'ai pas remis ma robe, je suis seule, je suis bien ainsi vêtue, enfin ainsi dévêtue. Je sens ma peau, je sens mes bas, je tire et règle chaque jarretelles, la dentelle émoustille mes courbes, je suis heureuse intérieurement.
Le soleil a tourné, il tape à la fenêtre, trop fort, je me lève, chausse des talons, pour fermer les rideaux. Que cette saison est agréable, et je passe devant un miroir.
J'ai changé depuis quelques mois, car cette silhouette, imparfaite mais celle de mes courbes, je l'aime. Lui aussi !
Et surtout, je vois enfin cette féminité gourmande, avec ce corset. Je souris.