Le titre est de circonstance et c'est la lecture des billets de quelques blogs amis qui m'ont entraînée vers ce texte. De Jim Harrison, je n'avais jamais rien lu, bien qu'il semble qu'il soit reconnu comme un écrivain de grande qualité.
S'il ne doit rester dans ma tête et dans le coeur qu'un extrait de ce roman, ce sera : "Je suppose que la mort, surtout la mort d'un être aimé, ébranle toutes nos certitudes concernant notre vie sur terre, je parle du train-train quotidien, de nos habitudes de pensée, de tout ce que nous avons appris sur ce que cette vie est censée être et que nous acceptons les yeux fermés. La mort nous propulse dans un paysage différent."
Mais voilà bien mal commencer une critique qu'en appuyant son sentiment sur celui de la disparition ! Il est certain que je suis terriblement fragile, en ce moment, mais il est vrai aussi que je cherche des éléments de compréhension à l'effondrement interne qui a bouleversé toute ma vie, avec le décès de mon fils.
C'est du retour en terre de Donald dont il est ici question, "en" terre et "à" la terre. Donald, atteint d'une maladie incurable et invalidante, demande à ses proches de l'aider à partir dignement. Point de pleurnicherie, et le dernier soupir de Donald est décrit avec pudeur et retenue.
Ce qui fonde la trame de ce livre, c'est une profonde réflexion sur la vie ; celle de Donald, dans un premier chapitre, qui dicte son histoire de vie à sa femme Cynthia, afin qu'elle soit transmise à leurs enfants. Son quotidien, certes, et celui de ses ascendants (dont il n'a pas toujours à être très fier), mais aussi ses convictions. Et ces convictions sont justement ancrées dans LA terre : Donald est un métis indien/finnois qui a pris ses racines dans les deux cultures. La rudesse (dans le genre "forts des halles") et l'intériorité spirituelle (la réincarnation, surtout). Donald est fasciné par les ours et il emmenait ses enfants, alors qu'il était encore valide et en "santé", dans cette nature sauvage et essentielle qui a forgé sa personnalité. Il est convaincu, et convaincra Clare, sa fille, qu'il sera "ours" dans une vie future.
K, puis David, puis Cynthia viendront tour à tour, chapitre par chapitre, prolonger cette réflexion sur LA VIE. K, c'est son neveu, David, son beau-frère, Cynthia, son épouse. Chacun, à sa manière, décrit le lent processus de deuil qui s'opère en lui. Chacun poursuit son chemin...
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J'ai trouvé ce roman un peu fastidieux, non parce qu'il traite de mort et de deuil, mais parce que les personnages y sont nombreux et qu'il m'a parfois été difficile de comprendre leur implication dans l'histoire de Donald. Même s'ils sont toutes et tous très touchants, même si leurs propos sont vrais et souvent troublants. Bref, une lecture qui n'a pas répondu à mes attentes.
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D'autres ont chroniqué aussi ce roman :
Bernard, AliAnna, Estampilles, Journal d'une lectrice, Missorchidée, Cathe, Des livres et des heures, Lettres exprès, Book'ing, Calou, l'ivre de lecture, Ombres blanches, A ma place, Mot à Mot, Lecture/Écriture, et sans doute bien d'autres encore.
Ce que l'on peut constater, c'est que les avis sont très partagés et que la plupart diffère du mien !