Selon l’institut Idate, ce marché va représenter cette année un chiffre d’affaires mondial de 52,1 milliards d’euros dont 11 milliards d’euros pour les consoles. Concentrées sur des blockbusters planétaires, les consoles de salon (86 millions d’exemplaires pour la Wii, 54 millions pour la XBox, 50,5 millions pour la PS3, 10 millions pour la Kinect) devraient continuer à séduire les joueurs qui aiment les joutes familiales et partagées dans une même unité de lieu et de temps. A l’inverse, les consoles portables devraient connaître une stagnation de leurs ventes voire un recul, les smartphones et les tablettes deviennent de véritables concurrents pour des joueurs solitaires et occasionnels qui pianotent dans les salles d’attente, les transports en commun, les toilettes…, tous les lieux passagers qui provoquent l’ennui. Des éditeurs de jeux destinés à ces nouveaux supports ne s’y sont pas trompé en multipliant des produits —plus de 2 300 disponibles à ce jour— qui connaissent d'enviables succès comme Paf le Chien (Fishing Cactus) ou Angry Birds (Rovio) : les vilains oiseaux à catapulter sur des singes rieurs ou des cochons verts voleurs d’œufs ont été téléchargés 140 millions de fois depuis 2009 : un record !
Pendant le salon E3, les marques, producteurs de hard et de soft, vont tenir en haleine les visiteurs et les journalistes présents et dévoiler leurs nouveautés lors de conférences de presse spectaculaires : l’art du show et du froid inspiré des prêches fanatiques façon Steve Jobs est le moyen d’occuper le champ médiatique avec des annonces, réduites parfois à des effets d’annonce. Qu’importe, le plus important au E3 est d’alimenter le buzz. Et tous les moyens sont bons. Dans les allées du LA Convention Center, les babes (les hôtesses pulpeuses et aguicheuses) déploient sourires clinquants et atours moulants pour emballer le badaud, signe que les organisateurs de ce type de manifestation demeure ancrée sur un vieux cliché machiste, alors que les femmes jouent presque autant que les hommes, mais pas pour les mêmes raisons : les hommes recherchent l’action et la « gagne » (surtout la castagne), les femmes préfèrent le divertissement casual, l’apprentissage, l’expérience, se lancer des défis pour elles-mêmes. Elles cherchent à se relaxer, pendant que leurs congénères se distinguent toujours en distribuant des baffes. Rien de nouveau sous le soleil, même digital.