« Je ne demande qu’à faire de la musique, et être triste et riche ».La demoiselle qui parle ainsi (une starlette de fête foraine) est à l’image de ce film, drôle ,cynique, absurde et réaliste. Un divertissement qui se veut sérieux, et qui après un début très approximatif (j’ai failli abandonner rapidement) s’élève dans la classe des productions inédites.
Sous le vernis de la gaudriole, ce récit apocalyptique, raconte assez bien notre monde Avec la décontraction du « Desperado » de Robert Rodriguez , (mais John Cusack n’a pas la classe de Banderas), et le toupet de Larry Charles .( « Borat »).
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Le résultat est complètement barré, à l’image de tous les protagonistes de cette triste farce. Notre héros, arpente un pays en guerre, le Turaquistan avec pour mission officielle de mettre en place un salon destiné à promouvoir l’industrie américaine. Dans les coulisses on le charge en réalité d’éliminer un personnage « indésirable » aux yeux du gouvernement yankee. Il entreprend sa délicate mission, mais l’intervention d’une journaliste très indépendante, le ramène peu les pieds sur terre.
Il est vrai que notre homme a semble-t-il un passé chargé du côté de la CIA et que l’assassinat de sa femme et le kidnapping de sa petite fille le tarabustent jour et nuit. Le voici donc devenu barbouze olé, olé, ce que John Cusack , assume très bien sur une direction d’acteurs tout aussi farfelue et une mise en scène du même tonneau.
Tous les codes du film de guerre, liés à ceux de l’espionnage sont parfaitement alignés. Mais le réalisateur Joshua Seftel, dont c’est le premier film, a pour mission de jouer avec, dans un chamboule tout qui n’épargne quasiment aucun personnage.
Il y a donc la starlette enamourée ( les fans de Hilary Duff , ne la reconnaîtront pas ) une bande de terroristes ridicules, des magnats tout aussi bêtes , ou bien encore une fausse secrétaire , véritable espionne, qui se la joue un maximum , avant de péter les plombs comme c’est pas permis. Joan Cusack , la grande sœur prête le flanc à ce clown pitoyable, et elle m’a bien fait rire.
Les Cusack, en plein délire...
Seule la journaliste échappe au massacre de la caricature, jusqu’à ce que sa propre histoire la rattrape .Prisonnière de « l’armée de libération provisoire du Turaquistan » il lui faut attendre un sauveur, au milieu des tanks sponsorisés et des bombes qui n’arrêtent pas de pleuvoir.
Mais dans cette ville assiégée, bizarrement tout le monde se balade, les mains dans les poches. Ils sont au cœur de « la première guerre 100 % subventionnée par une entreprise privée » où « l’amour est un cessez le feu voué à l’échec ». Des phrases sentencieuses de cet acabit, il y en a des tonnes. Personnellement, j’en redemande.
Le bonus
Un making of plutôt tranquille côté scènes de tournage. On y entend John Cusack qui se félicite de cette « comédie absurde et mordante », tandis que le producteur Les Weldon , nous assure bien que ce film repose « sur une base solide, un point de vue critique sur l’actualité de ce monde ».
Le réalisateur confirme « c’est un scénario tordant, jamais lu un truc pareil, avec beaucoup d’actions, mais les scènes d’explosion servent un propos, ce n’est pas que du divertissement ou de l’épate ».
Hilary Duff, en starlette gâtée
Marisa Tomei, la journaliste
Il y a une scène où Ben Kingsley, l’ex-patron de notre héros,disparaît dans une benne à ordures. C’était excitant, dit-il alors que John Cusack, affirme que ça restera « la fierté et la honte de sa carrière ». L’acteur britannique se félicite par ailleurs de participer à ce genre de film « tant j’avais l’impression que la satire politique était mourante aux USA ».
Enfin on découvre le décor de la ville, où pleuvent les bombes. Il s’agit d’une usine juste avant sa démolition en Bulgarie, là où a été tourné le film.