COUPURES
Des histoires au fil du rasoir,
tranchées dans le vif,
des passions gravées à coups de canif,
aussi frêle que l'esquif,
emportés par les lames traitresses,
aiguisées sur ce silex.
J'ai senti chaque coup de poignard,
assénné avec rage,
ou à fleurets mouchetés,
et je reste suspendu à ton courage,
comme Damoclès à son épée.
Les torrents de larmes en cascades,
brûlent comme autant d'estafilades,
et chacune de ses coupures,
impriment ma peau de leurs morsures.
Je pourrais par bravade,
exhiber mon corps zébré,
et mon âme rendue malade,
mais cet amour, je ne veux pas sabrer.
Je préfères rester à cran d'arrêt,
pour ne pas rester à couteaux tirés,
à la fin de l'envoi je touche,
un dernier baiser sur ta bouche.
PAEPEGAEY Michel