Pluie de promesses..., électorales !

On pourrait croire à un miracle : Sarkozy et Fillon ont retrouvé de l’argent dans les caisses de l’Etat ! Suffisamment pour augmenter le point d’indice des fonctionnaires de 0,5 % à partir du 1er mars, revaloriser de 25 %, d’ici 2012, le minimum vieillesse et accorder une avance de 200 euros pour les personnes titulaires de petites retraites. Mais, derrière ces annonces, destinées avant tout à faire remonter sa cote de popularité, Sarkozy a également présenté, le 6 février dernier, l’agenda 2008 « des réformes » de la protection sociale, mettant encore plus en danger notre modèle social.

Un chèque électoral qui est loin, très loin du compte …

A la sortie de la présentation de cet agenda, Sarkozy et Fillon mettent en avant la revalorisation de 25 %, à partir de cette année et d’ici à 2012, du minimum vieillesse et la décision de porter à 60 %, au lieu de 54 % actuellement, le niveau des pensions de réversion. Quelle générosité ! Au bout de cinq ans, les 600 000 personnes visées par l’augmentation de ce minimum social vont espérer pouvoir atteindre les 785 euros par mois, contre 628 euros aujourd’hui. Autrement dit, elles seront, en 2012, toujours en dessous du seuil de pauvreté, estimé par l’Union européenne à 817 euros. Ces annonces ne répondent donc en rien à la pauvreté des retraités et, surtout, cela laisse entier le problème du pouvoir d’achat, en recul constant depuis des années, des 13 millions de retraités. Et là, le gouvernement n’est pas parti pour inverser la tendance : pour 2008, les pensions ont été royalement relevées de 1,1 %, soit moins que le rythme actuel de l’inflation (2,5 %). Quant aux « petites » pensions proprement dites, abusivement assimilées dans son discours au minimum vieillesse, Nicolas Sarkozy n’a, à ce jour, rien promis de précis.

… cachant des attaques sans précédent contre la protection sociale

Derrière ces annonces électoralistes et destinées à faire remonter la cote de popularité de Sarkozy, la réunion du 6 février 2008, à l’Elysée, était, avant tout, destinée à fixer l’agenda des futures attaques sur la protection sociale dont l’essentiel devrait faire l’objet de lois d’ici l’été, ou, au plus tard, à l’automne. Si l’on en croit cette réunion, la question des retraites devrait être traitée en avril et mai 2008 (le rendez-vous prévu par la loi de 2003, les nouvelles questions comme l’emploi des seniors, les droits familiaux, l’indexation…), puis, faire l’objet de décret ou de projet de loi. L’allongement de la durée de cotisation à 41 ans d’ici 2012 serait purement et simplement confirmé ! Du côté de l’assurance maladie, Sarkozy a annoncé la mise en place en 2009 du « cinquième risque de protection sociale », destiné à couvrir la dépendance des personnes âgées et qui fera certainement intervenir les assurances privées.

Pour nos retraites, notre protection sociale… il est urgent de se mobiliser ! Sarkozy et Fillon, à quelques semaines des municipales, marchent donc sur des œufs. Mais nos retraites, notre protection sociale sont bel et bien dans le collimateur du gouvernement et du Medef. Plus que jamais, il sera important de se mobiliser tous et toutes ensemble, pour exiger un système égalitaire : retour aux 37,5 annuités pour tous et toutes, départ à la retraite à 60 ans, 55 ans pour tous les métiers pénibles. Nous devons d’ores et déjà, partout où cela est possible, créer des collectifs unitaires sur les retraites et la protection sociale, préparer un mouvement d’ensemble pour faire reculer le gouvernement. C’est possible !