Voilà ! Celui que les responsables actuels du PS nous présentaient il y a encore peu comme le combattant unique de Sarkozy et de son clan arrogant, comme le sauveteur des petites gens face aux débauches néolibérales de cette droite RGPPiste, ou encore comme le M. Propre qui allait nettoyer les écuries d’Augias d’un pays ruiné par la mondialisation, celui-là, donc, « the perv », comme l’appellent dorénavant les Américains, est « visitable » à la rubrique faits divers des gazettes.
En tout cas, cela ne saurait tarder car la seule raison, en effet, de le trouver à la « Une » des journaux, est qu’il fait encore vendre du papier. Pour combien de temps ? Comme pour Haïti, Fukushima,ou les printemps arabes, le rouleau compresseur de la communication de masse passera vite à autre chose. « The show must go on ». DSK n’y dérogera pas : encore quelques jours, et hop, il faudra « descendre » en page 10 ou 12 pour accéder à un entrefilet, coincé entre un voleur de voitures et un petit dealer de quartier. Ce pourra très bien être aussi un petit délinquant harceleur de jeunes femmes…
Disqualification.
Au PS, on savait. Dans les milieux politiques et économiques, on savait. Dans les rédactions, on savait aussi ! A tel point que certaines journalistes ne voulaient plus interviewer notre homme, et que pour les plus téméraires d’entre elles, les rédacteurs en chef leur conseillaient de se faire accompagner. Rien que çà… Donc, les milieux autorisés, comme disait Coluche, savaient et nous prenaient pour des gogos ! Merci à eux.
Que des journalistes se taisent de peur de perdre leur emploi, cela se comprend ; que leur hiérarchie garde le silence sous couvert de déontologie devient à ce niveau de gravité un peu plus tendancieux. Que tous les autres aient fait l’autruche ou s’en soient amusés est simplement choquant, scandaleux, disqualifiant.
Oui, je mesure mes propos, et pense que ceux, notamment à la direction du PS, qui savaient, sont disqualifiés et devraient, comme l’avait fait pour d’autres raisons, un de leur ancien leader « tirer toutes les conséquences et se retirer de la vie politique… ».
Comment envisagent-ils une seule seconde tenir des discours de moralisation de la vie politique ? Comment songent-ils nous expliquer la nécessité de faire des efforts dans notre quotidien ? Comment auront-ils l’audace de nous parler d’intégrité ? Comment auront-ils l’arrogance de se présenter devant les électeurs ? Comment pensent-ils que l’ont va voter pour eux ? De qui se moquent-ils ? Pour qui se prennent-ils ?
Plusieurs personnes m’en sont témoins, j’ai toujours pensé et dit que « DSK était de gauche comme je suis curé ! ».
Mais, homme de gauche convaincu et bien que non-encarté au PS (ni ailleurs), je me disais qu’il faudrait jouer collectif le moment venu. Je me disais que j’avais un an pour trouver au directeur du FMI des atours de gauche… Je m’y résolvais tant bien que mal, en me consolant d’un possible départ de Sarkozy ! Mais je ne me faisais guère d’idées sur sa politique économique, sur son approche de la mondialisation et je l’attendais bec et ongles sur la révision des politiques publiques (RGPP), sur la réforme des Collectivités locales, sur les hôpitaux, sur la carte judiciaire, scolaire, bref, sur l’ensemble des réformes mises en place depuis 2007. Mais, je le répète, je ne me faisais aucune idée. Je pensais juste que la méthode serait moins violente…
Et ce n’est pas le choix du PCF pour Mélenchon qui va me rassurer… Mais je garde le moral, tant la vie vaut d’être vécue.
Bien entendu, l’avis de tous intéressera les lecteurs de ce modeste blog. Aussi, blogueurs, lecteurs, commentateurs, faites vous plaisir sur votre clavier…