"S'ils arrêtent leurs centrales, il va bien falloir les remplacer (...). On sera candidat pour leur vendre notre électricité et on sera également dans un rapport de compétitivité qui nous sera favorable, tant mieux. Mais c'est extrêmement important d'avoir du sang-froid", a poursuivi le chef de l'Etat français en égratignant implicitement le choix allemand de renoncer complètement à l'énergie nucléaire d'ici à 2022. "L'émotivité, le manque de sang-froid, l'instantanéité du débat médiatique conduisent à prendre des décisions qui sont extraordinaires, a-t-il dit. On ne peut pas, parce qu'il y a eu un tsunami au Japon, considérer que l'on doit appliquer les mêmes règles dans des régions qui ne sont pas au bord de mer."
Une nouvelle fois, Nicolas Sarkozy a confirmé sa volonté de poursuivre le "choix nucléaire" de ses prédécesseurs et même souhaité que la politique énergétique fasse l'objet d'un "consensus national". "Je n'ai pas été élu pour détruire une filière industrielle qui crée de l'emploi, qui crée de la compétitivité, qui crée de l'indépendance énergétique, a-t-il répété. Je n'ai pas l'intention de renoncer à ces avantages absolument considérables de l'économie française."
La décision allemande de quitter le nucléaire a relancé le débat en France, où le gouvernement s'oppose à cette mesure, face à des socialistes divisés, soumis à la pression de leurs partenaires écologistes. La France tire les trois quarts de son électricité de son parc de centrales nucléaires et a développé une filière nucléaire très performante, considérée comme un des atouts de son industrie.