Bon à Tirer (B.A.T.)

Publié le 26 mai 2011 par Tedsifflera3fois

Un film de Bobby et Peter Farrelly avec Owen Wilson et Jason Sudeikis
Comédie – USA – 1h45 – Sorti le 27 avril 2011
Titre original : Hall Pass
Synopsis : Rick et Fred, mariés mais obsédés par les autres femmes, se voient accorder par leur épouse un « bon à tirer », 7 jours hors mariage pour faire tout ce qu’ils veulent…

Le nouveau film des Frères Farrelly est bourré d’idées, plus ou moins bonnes. Le film propose quelques situations franchement amusantes. Quand Rick et Fred parlent à coeur ouvert de leurs fantasmes sexuels sans se douter qu’ils sont filmés et regardés par leur femme et leurs amis atterrés, quand ils photographient mentalement les courbes d’une jeune inconnue, quand ils prennent des leçons de drague en discothèque (scène particulièrement réussie), le spectateur s’amuse d’une société puritaine dans laquelle la frustration est omniprésente.

D’autres séquences manquent cruellement d’inventivité, certains gags sont ennuyeux et parfois même affligeants. Quand les compères prennent du space cake ou quand leurs femmes se font draguer, les lieux communs s’enchaînent grossièrement.

On compatit cependant au destin de Rick et de Fred, coincés entre leurs obligations familiales et leurs désirs impies. Le film est au départ une critique assez juste du mode de vie bien-pensant et hypocrite qui pousse l’homme et la femme à se mentir pour préserver les apparences. Mais après avoir décrit la guerre des sexes qui naît d’un schéma de vie étriqué, les réalisateurs de Mary à tout prix reculent et dressent l’éloge du mariage, de la famille, de la fidélité, du renoncement, voire de la virginité. Tout ce beau programme, présenté finalement comme un moindre mal, devient vite réactionnaire. Le mensonge apparait comme une nécessité et le bonheur est réduit à un consensus silencieux dans lequel chacun continue à fantasmer en secret.

Dans Bon à Tirer, les hommes sont des branleurs qui gagnent de l’argent et les femmes des mères de famille modèles ou des pin-up. Quand les frères Farrelly sont moralisateurs, on rit parfois mais au final, on est surtout effrayé par le modèle américain, conservateur et fier de l’être.

Note : 3/10