L'Homme-Rune - Peter V. Brett

Par Ptitetrolle


  • Le synopsis :

Parfois, il existe de très bonnes raisons d'avoir peur du noir...
Arlen a onze ans et vit avec ses parents dans leur petite ferme. Lorsque la nuit tombe sur le monde d'Arlen, une brume étrange s'élève du sol ; une brume qui promet la mort aux idiots qui osent affronter les ténèbres, car des démons affamés émergent de ces vapeurs pour se nourrir des vivants. Quand le soleil se couche, les gens n'ont pas d'autre choix que de s'abriter derrière des protections magiques et de prier que leurs défenses tiennent jusqu'à ce que les créatures disparaissent aux premières lueurs de l'aube. Lorsque la vie d'Arlen est détruite par le fléau des démons, il s'aperçoit que c'est la peur, plus que les créatures, qui, en réalité, paralyse l'humanité. Persuadé que son monde ne se résume pas à ça, il risquera sa vie pour quitter la sécurité des runes et découvrir une autre voie.
  • Mes impressions :

C’est à la suite de la conférence « La Fantasy, c’est avant tout… le souffle de l’aventure ! » aux Imaginales que je me suis lancée dans cette lecture. J’y avais entendu Peter V. Brett parlant de la manière dont il rythmait son récit et dont il faisait apparaître des difficultés de plus en plus importantes dans la vie de ses héros afin de permettre au lecteur de les voir évoluer et grandir. Bref, l’auteur m’a fait bonne impression, et ça tombait bien, puisque j’avais déjà le tome 1 du cycle des démons qui m’attendait bien sagement dans ma PAL.
Me voilà donc partie pour une session de 3 heures de lecture pour le challenge Juste Pour Lire organisé par Galleane. Choix judicieux que de m’être réservé une plage horaire de 3 heures, puisque je n’ai pas vu le temps passer, malgré l’heure tardive. Du coup, rebelote le lendemain avec 4 heures de lecture, ce qui m’a permis de terminer ce superbe livre.
Ce que j’ai particulièrement apprécié dans ce premier tome, c’est l’univers développé par l’auteur: dès les premières pages, on entre dans la psychose ambiante autour des démons qui surgissent la nuit et viennent massacrer les humains. On intègre tout de suite que cet élément est central dans l’esprit des personnages, et on s’interroge avec eux sur l’origine des démons, leur nature, etc. On angoisse à leurs côtés lorsqu’ils se terrent chez eux dès la tombée du jour, et on sursaute à chaque coup des démons porté sur les protections magiques procurées par les runes (qui donnent leur nom au livre)… Mon cœur s’est arrêté plusieurs fois de battre dans la peur qu’une rune de protection s’efface sous la pluie ou suite à un coup de vent, permettant aux démons de trouver une brèche et de perpétrer un massacre au sein du camp des humains. On fera notamment la rencontre, à plusieurs reprises, du démon de pierre présent sur la couverture du livre : effrayant… On se prend aussi d’admiration pour les Messagers, ces aventuriers qui acceptent de prendre d’énormes risques en passant la nuit dehors, loin de la sécurité d’un toit protégé par les runes, voyageant de ville en ville afin d’échanger diverses denrées comme du sel ou du riz, et de distribuer le courrier.
Certes, la trame du récit peut paraître vue et revue : un fils de fermier qui veut sauver le monde, des démons maléfiques qui représentent l’ennemi de l’humanité, etc. Mais détrompez-vous : sous ses aspects de roman initiatique « classique », ce livre surprend par son univers original et sombre, on est très vite happé par l’aura de mystère qui règne autour de l’origine des démons et du pouvoir des runes.
Les personnages ne sont pas trop nombreux, et seuls trois d’entre eux sont réellement mis sur le devant de la scène, ce qui permet à l’auteur d’approfondir leurs personnalités et leurs relations. On suit ainsi Rojer, Arlen et Leesha de leur tendre enfance à l’âge adulte, avec pour chacun d’entre eux des expériences « traumatisantes » qui influent très fortement sur leur vie future. C’est très intéressant de les voir évoluer pour enfin se rencontrer vers la fin du livre, et ça l’est d’autant plus que l’auteur se concentre sur les moments forts de leur vie : il ne s’embarrasse pas de longueurs sur l’apprentissage de leur métier par exemple, mais utilise des ellipses temporelles de plusieurs années. Cela nous permet de saisir très rapidement les changements qui ont eu lieu dans la vie des personnages, les choix qu’ils ont pu faire, etc. Et en même temps, cela nous laisse du champ pour imaginer ce qu’ils ont pu vivre durant ces moments que l’auteur passe sous silence. C’est particulièrement vrai pour Arlen, un personnage qui m’a vraiment fasciné et que j’ai hâte de revoir dans le tome suivant. En attendant, je vais me rabattre sur l’Or de Brayan, un court roman relatant justement une partie de la vie d’Arlen qui n’est pas développée dans L’Homme-Rune.
Je ne peux en dire plus afin de ne pas en dévoiler trop sur l’histoire, mais sachez qu’il y a beaucoup d’éléments intéressants dans ce premier tome, et qui laissent présager une belle suite que je vais m’empresser d’acheter !
  • Ce qu’il faut retenir :

C’est un très bon début de série que nous livre Peter V. Brett : un univers intéressant et impitoyable, peuplé de démons tous plus dangereux les uns que les autres, des personnages bien développés dont on peut suivre l’évolution au fil des années, un récit rythmé, plein d’action et de suspens… Un grand roman d’aventure !
Lu dans le cadre du Challenge ABC Fantasy/Bit-Lit

10/26
  • Ma note : 5/5