Parisienne d'un jour (3)

Image empruntée chez MissaParis

En tant que ch'ti presque profonde, j'ai des idées toutes faites sur Paris et ses habitants, des légendes urbaines qui sont arrivées jusqu'à mes oreilles qui sortent rarement de leur campagne. Ma sœur ayant été banlieusarde pendant quelques années pour ses études, elle a pu vérifier certaines de nos craintes ou alors nous rassurer sur d'autres points. Par contre, Paris en poussette on ne connaissait pas !
Je m'imaginais mal avec mon Petidom en écharpe toute la journée, j'ai donc pris l'option poussette. Surtout que d'une, il pèse le gamin (9kg200 à la pesée hier) et que de deux, il gigote tout le temps. Et de trois la poussette est quand même plus pratique si tu es un tantinet chargé d'un sac à main, d'un sac à langer (version complète avec repas, change complet, couches, jouets) et que tu te dis que peut-être tu reviendras avec une bricole ou deux. Bref, voilà donc pour la justification. Eh bien, j'ai été surprise…
Surprise déjà par le manque d'ascenseur. Arrivée à Gare du Nord, j'ai du marcher un temps fou pour pouvoir rejoindre un malheureux ascenseur tout pourri puant. Au moins ça me donnait le ton du RER (là pas d'erreur, le RER ça pue quand même). Le second ascenseur que je devais emprunter ne fonctionnait pas, j'ai du descendre les marches avec ma poussette canne sous le bras, le Petidom dedans. À chaque station que j'ai faite j'ai du marcher longtemps dans des labyrinthes pour atteindre un ascenseur usé, tellement que tu te demandais à chaque fois s'il allait vraiment réussir à te mener à bon port. Et pourtant ils avaient pas l'air si vieux ces appareils…
Il y avait un monde fou dans le RER mais ma chance est que tout le monde est descendu au fur et à mesure, tous n'allaient pas aussi loin que moi. Et là, arrivée à ma station, surprise, le jeune homme qui descend en même temps que moi m'aide spontanément ! Et à chaque fois en fait qu'il y a eu un obstacle avec la poussette (monter ou descendre, se pousser dans l'ascenseur…) j'ai eu une bonne âme pour me filer un coup de main sans que j'ai besoin de demander. Merde, on se croirait presque à Disney ! Quelle bonne surprise !
En revenant Gare du Nord j'avais une bonne heure à perdre avant de reprendre mon train. Je me suis dit : "tiens, il fait beau, je vais aller me balader". Un panneau à la sortie de la gare m'indique 25 minutes de marche pour Montmartre. Ça ne me fait pas peur mais je n'ai pas le temps, en regardant la carte ça ne me paraissait pas si loin pourtant. C'est ça le souci, les distances. Habituée à Lille j'ai du mal à me mettre à l'échelle de Paris et je sous-estime à chaque fois les distances. Par contre, dehors c'était un bordel sans nom, Gare Lille Flandres un samedi puissance 10. J'essaie de trouver un coin pour traverser tranquille avec ma poussette, je me fraie un chemin entre les voitures, j'ai du mal à suivre le trafic, la circulation, tout le monde donne l'impression d'aller dans tous les sens.
J'ai finalement trouvé refuge dans un café, histoire de boire un coca frais et de donner le goûter tranquille au Petidom. Avant de partir je demande au garçon de café s'il y a de quoi changer le bébé aux toilettes… il m'emmène dans la salle de restaurant, débarrasse une table à l'écart, rajoute une nappe et m'invite à le changer là, parce que les toilettes sont en sous-sol et qu'il n'y a pas de place. Alors qu'à la base je m'attendais plutôt à un gentil "non désolé".
Je n'ai pas eu le temps d'apprécier Paris d'un point de vue touristique, faudra qu'on y retourne un jour… mais en attendant je crois que la prochaine capitale qui nous verra sera Londres, que j'adore, car ma sœur va s'installer cet été ! Et vous, des préjugés sur les parisiens ou sur les Ch'tis ?
Et avant de me jeter la pierre je préfère préciser qu'un quart de mes ancêtres était parisien : mon grand-père y est né, c'est là qu'il a rencontré ma grand-mère et ils s'y sont mariés avant de revenir dans le Nord-Pas-de-Calais natal de ma grand-mère. Et puis une partie de ma famille y est encore… Alors j'ai un Paris de cœur moi-aussi même si je le connais mal.