Cette lecture était au programme du club des lectrices. Merci à Violette de nous avoir proposé cette auteur que j’avais très envie de découvrir.
L’auteur
Née à Dublin en 1940, elle a été journaliste pour la télévision et la presse avant d’écrire des oeuvres à caractère autobiographique. Elle est décédée d’un cancer foudroyant en 2008.
Le livre
L’histoire de ce livre est particulière. On a proposé à Nuala O’Faolain en 1996 de réunir ses différents articles pour la presse dans un recueil. Pour l’accompagner, celle-ci rédige une préface qui devient ce texte autobiographique de plus de 200 pages. Et qui finit par avoir une « vie » autonome, en tout cas dans sa version française.
Dans l’édition anglaise que je possède, tout est réunit et s’appelle Are You somebody ? The life and times of Nuala O’Faolain, mais l’édition de 1996 s’appelle Are You Somebody? The Accidental Memoir of a Dublin Woman.
Ce livre a connu un succès énorme. Malheureusement Nuala O’Faolain n’a pas eu le temps derrière d’écrire beaucoup avant d’être emportée par la maladie. Seuls 5 autres livres ont été publiés, dont Best love Rosie, un autre gros succès, édité en France par les très bonnes éditions Sabine Wiespesser (comme le reste de ses écrits).
L’auteur égraine ici ses souvenirs en insistant sur les années 70 alors qu’elle vit en Angleterre et ensuite sur les années 80 alors qu’elle est rentrée en Irlande. Elle y évoque son statut de femme irlandaise féministe et intellectuelle.
Ce que j’en ai pensé
J’ai aimé par dessus tout la grande honnêteté de Nuala O’Faolain. J’ai aimé parce que ça parle de l’Irlande, un pays que j’aime beaucoup. L’auteur a notamment passé une partie de son
enfance au nord de Dublin où j’étais moi même fille au pair, c’est donc très évocateur pour moi. Elle dresse un portait de l’Irlande sans concession : un pays où le patriarcat domine, et où la religion a un poids énorme (un pays où le divorce a été légalisé en 1995 !).L’auteur est elle même la deuxième d’une famille de 9 enfants. Elle évoque ainsi sa mère écrasée par cette vie et complètement alcoolique. Elle interroge ses racines pour tenter de comprendre sa vie et pourquoi elle aussi sombre à un moment dans l’alcoolisme.
C’est profond et mélancolique. L’auteur y évoque sa solitude et le chemin parcouru pour une femme dans un milieux d’intellectuels. Dans le contexte actuel de profonde misogyne qui règne, ce genre de lecture nous rappelle à quel point être une femme intellectuelle n’est pas chose aisée.
Un livre qui parle aux femmes ! Elle explique d’ailleurs en postface le succès remporté par ce livre, elle évoque ces femmes rencontrées qui la prenaient danssleurs bras. Elle a ainsi sans le vouloir donné la parole à toutes ces femmes !