J’y ai bien cru, à un moment, que le nouvel album d’Applause était vraiment maudit. Un peu comme Terry Gilliam et son film L’Homme qui tua Don Quichotte. Mais l’album tant attendu depuis l’automne dernier est enfin dans les bacs!
Where it all began ! A la première écoute, il est difficile de croire que le groupe est à son premier album. On aurait pu penser au disque de la maturité, celui qu’on appelle « disque très abouti » mais qui pointe son nez dehors qu’après 10 ans de bons et loyaux services. Et pourtant Nicolas Ly et ses acolytes nous offrent un premier album sidérant et inclassable, 13 pépites envoûtantes où toutes les influences cohabitent.
Le disque démarre sur « All about you« , dans un registre dansant et funky. La voix de Nicolas Ly prend des intonations de chanteur black, très surprenantes. « Road to Nowhere » quand à elle, fait très Muse époque Showbiz-Origin of Symmetry, faisant de cette chanson le morceau le plus entraînant sur cet album avec son piano obsédant. Puis changement de mélodie avec « Black Sand » et ses cordes enivrantes.
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APPLAUSE – Black Sand par 3emebureau
C’est inouï comment un jeune chanteur arrive à te surprendre avec sa voix qui valse entre la soul, le rock ou le funk. Comme la plupart qui ont absorbé le dossier presse et les influences du groupe pondues par-ci par-là, j’avais classé Applause (et d’une manière générale la voix de Nicolas Ly) entre Jeff Buckley et Rufus Wainwright. Mais je me rend compte, que c’est plus qu’une pâle copie de deux monstres de la chanson, Nicolas peut aussi se frayer son chemin parmi les plus belles voix de la chanson (et qui sait, on le retrouvera d’ici quelques années dans un sondage du journal NME sur les meilleurs chanteurs de tous les temps). Il suffit d’écouter »Where It All Began » pour le constater.
Un peu électro sans tomber dans un trip Thom Yorke avec « Witches » ou une ambiance intimiste jazzy avec « Feelings », Applause continue de me surprendre avec ce savoir-faire de sautiller d’un univers à l’autre, de se balader entre les styles tout en ayant une grande maîtrise sur leur musique. Mais arrivant à la chanson « The Woods« , je bloque. J’en ai la certitude que C’EST le chef d’oeuvre de cet album, une porte qui emmène vers un monde irréel où tu bascules dans une évasion féerique à la Dionysos (d’ailleurs, j’ai oublié de le signaler : Where It All Began a été produit par Daniel Presley -qui n’est que le producteur de The Breeders, Faith No More ou Dionysos-). Comme un chant de sirène qui ne s’arrête pas, je repasse »The Woods » sans me rendre compte que j’étais à la 10ème écoute d’affilée de la chanson.
Le disque s’achève dans une ambiance hypnotique entre la voix chaude et puissante de Nicolas sur « Closer » et les synthés hypnotiques de « Lighthouse« .
Where it all began, un album surprenant et accrocheur, sombre et très original. Applause vont surprendre plus d’un et émouvoir bien des âmes mélomanes.
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