Ces jours-ci j'ai eu surtout envie de lire des biographies et la première a été celle de Gala Dalí ou Elena Dimitrievna Diakonova, née à Moscou en 1895, dans une famille bourgeoise et intellectuelle, connue pour avoir été la muse de trois des plus grands artistes du XXème siècle. Épouse de Paul Eluard et de Salvador Dalí, elle fut aussi la maîtresse de Marx Ernst qui la peignit dans ce tableau.
De gauche à droite, assis René Crevel, Max Ernst, Dostoievsky, Théodore Fraenkel, Jean Paulhan, Benjamin Péret, Johannes Baargeld, Robert Desnos. Standing: Philippe Soupault, Jean Arp, Max Morise, Raphaël, Paul Éluard, Louis Aragon, André Breton, Giorgio de Chirico, Gala Éluard
Après une enfance heureuse en Russie ; elle est une adolescente rebelle et se révèle agressive, instable et colérique. Elle se dit elle-même hystérique et trop nerveuse. En réalité sa santé est fragile et nécessite de nombreux séjours dans des sanatoriums.
C’est dans celui de Davos, en Suisse, en 1913, qu’elle rencontre Paul Grindel, le futur poète Eluard dont elle aura une fille, Cécile. Des recueils entiers de poèmes lui sont dédiés.
Ils appartiennent alors à l’avant-garde parisienne des dadaïstes et des surréalistes et fréquentent Tzara, Picabia, Marcel Duchamp, Breton, Aragon, Desnos, Soupault, Picasso, Yves Tanguy, De Chirico. Cependant, Eluard est infidèle et l’éloigne de lui en la sacralisant
(Ernst,Gala, Eluard)
Commence alors un ménage à trois quand Gala s’éprend à son tour de Max Ernst, l’ami d’Eluard. Des tableaux du peintre magnifient cette relation dont ce portrait:
Cependant en août 1929, à Cadaquès, en Catalogne, a lieu la rencontre décisive entre Dalí et Gala, en présence de Magritte et de Bunuel.
(Dali, Gala, Eluard,Nush)
De dix ans son aînée, Gala est vue par Dalí comme son idéal féminin. L’amour entre eux sera incandescent et durable.
«Sans Gala, je ne serais rien, elle est mon oxygène» disait Dalí. «C’est elle qui découvre et m’apporte toutes les essences que je transforme en miel dans la ruche de mon esprit. Sans Gala, le monde n’aurait pas de génie en ce moment : Dalí n’existerait pas»
Ils forment un couple passionné mais les amis de Dalí n’apprécient pas cette femme dont l’ambition va devenir la richesse. C’est elle qui gère tout et dirige la carrière mondaine et financière de son compagnon. On la juge dure et sans cœur. Elle est ambitieuse, cupide, cynique et isole Dalí de ses amis tout en le libérant de sa timidité et de ses peurs.
Longtemps ils vivront très riches dans l’exil doré de leur demeure espagnole de Port Lligat.
Grâce à la télévision et aux excentricités très étudiées de Dalí, le couple devient superstar sans inspirer de sympathie, cependant.
Gala meurt à Cadaquès le 10 juin 1982 et Dalí le 23 janvier 1989 d’une défaillance cardiaque.
L’auteur, Bertrand Meyer-Stabley, a passé la plus grande partie de son enfance en Catalogne et a publié de nombreuses biographies chez le même éditeur. La véritable Gala Dalí, Bertrand Meyer-Stabley, (Pygmalion, Flammarion, 2006, 212 pages) Dernière minute: Présentée jeudi 6 avril 2011 à Barcelone, son autobiographie, selon l'AFP, raconte des souvenirs d'enfance ainsi que des épisodes de la vie amoureuse du couple, des voyages en Italie et aux États-Unis. Découvert en 2005 dans un château, le manuscrit compte 106 pages dont 104 écrites en français.(ICI)
posté le 24 août à 06:55
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