Monique Sassier est sur tous les fronts. Avec ses 49 médiateurs académiques, la médiatrice de l’éducation nationale a traité 8 000 dossiers en 2010. Soit 45 par journée d’école. Et surtout, 17 % de plus qu’en 2009.Toute l’année, elle a arrondi les angles. Elle a convaincu des parents que l’heure de retenue infligée à leur enfant était légitime et qu’il n’était pas franchement anormal qu’un conseiller d’éducation « ose tenir un enfant par la manche », comme le déplorait le parent. Elle a obtenu qu’un enseignant de mathématiques de lycée, à la notation trop sévère, soit accompagné d’un tuteur qui « superviserait sa notation ». Elle a gagné l’intégration, en classe européenne, d’une brillante élève à qui le conseil de classe avait octroyé ce passage que le principal lui refusait ensuite. En 2010, un sixième des requêtes concerne les punitions et la discipline. Il ressort de l’analyse des dossiers reçus que les parents peinent à admettre les punitions infligées aux plus jeunes. Ils récusent souvent le fait que leur enfant, élèves de primaire, ait pu faire une bêtise.En collège, en revanche, les parents ne contestent plus l’idée de sanction, mais ils en discutent volontiers les modalités d’application et la nature. Comme ce père qui avait critiqué le fait qu’on demande à son fils d’effacer des graffitis. Il avançait l’argument qu’une punition n’a pas à être exécutée sous le regard des autres enfants.
Source : Le Monde