Ce sera l’affaire de la rentrée scolaire 2011.
La théorie du gender figurera dans les manuels de SVT en classe de première. En exclusivité pour Padreblog, Anne Jalon, professeur de SVT témoigne, argumente et présente les enjeux.
Une réflexion qui fait écho à la vidéo de l’abbé Grosjean dans « 3 minutes pour convaincre ».
Padreblog : « les petits garçons jouent aux voitures, les petites filles à la poupée » : est-ce pour remettre en cause cela que la théorie du gender a été élaborée ?
AJ : Il y a toujours eu un débat pour savoir pourquoi « les petits garçons jouent aux voitures, les petites filles à la poupée ». Attirance spontanée ou mimétisme des comportements ? Effets de l’identité sexuelle ou influence de l’éducation ? C’est le vieux débat entre l’inné et l’acquis, entre nature et culture.
Mais la théorie du gender va plus loin. Elle dissocie identité sexuelle et orientation sexuelle, afin de dire que notre orientation sexuelle elle-même est déterminée non par la nature, mais seulement par les comportements sociaux. On naîtrait certes garçon ou fille, mais on deviendrait seulement, par son éducation au sens large, hétérosexuel ou homosexuel. La dimension culturelle – le « genre » – l’emporterait sur la dimension naturelle – le « sexe » – dans la détermination de notre orientation sexuelle.
Alors qu’on l’aurait plutôt attendue dans les manuels de philosophie et de sociologie, cette théorie fait son apparition dans les manuels de sciences de la vie et de la terre, en utilisant d’ailleurs des formulations ambigües, renvoyant à des « normes associées au féminin et au masculin[1] » ou à des « scénarios hétérosexuels[2] ».
Padreblog : mais alors, notre orientation sexuelle est-elle inscrite en nous ou n’est-elle que la résultante d’une culture ambiante ?
A part dans certains cas de perturbation génétique de l’identité sexuelle – qui sont souvent douloureux et méritent d’être traités avec beaucoup de délicatesse et de respect -, chacun de nous naît avec une identité sexuelle précise, garçon ou fille, masculin ou féminin, mâle ou femelle.
Qu’en est-il de notre orientation sexuelle ? Est-elle de l’ordre de la nature ou de la culture ? Si l’on considère que la reproduction est une fonction fondamentale de la sexualité – sans qu’elle soit pour autant sa fonction exclusive -, on est logiquement conduit à affirmer que l’hétérosexualité, en ce qu’elle est la seule orientation sexuelle naturellement susceptible d’assurer la reproduction de l’espèce humaine, est l’orientation sexuelle naturelle de l’homme.
Padreblog : voilà une affirmation qui pourrait être perçue comme homophobe !
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