Face à tous les commentaires de la presse spécialisée, l'oenophile se demande toujours à partir de quel point il achète plus une étiquette, une réputation passagère plutôt qu'un cru qui se valorisera qualitativement dans le temps.
Chez qui trouver des exemples de sagesse d'achat ?
La réponse va paraître peut-être saugrenue, mais je vois deux exemples à fréquenter : les producteurs eux-mêmes et les grands critiques, pour ce qu'ils achètent réellement.
En d'autres termes : quels sont les vins qu'achètent Messieurs Delon (celui de LLC), Bettane, Cuvelier, Gautreau, Von Neipperg, Derenoncourt, Magrez, Matignon, Pitiot, Rousseau, Faiveley, Henriot, Rouzeaud, Marionnet, Trimbach, Perrin ? Dépassent-ils une somme moyenne de plus de € 100 ? Ou même de € 50 ? J'en doute fortement !
Je suis à peu près certain que ces grands noms, dont certains ont des moyens financiers conséquents, sont beaucoup plus raisonnables que bien des amateurs, trop avides des noms mythiques dont on paie surtout l'étiquette plutôt que le contenu.
S'il y a des connaisseurs qui savent faire la différence en termes de valeur réelle entre le contenu et le contenant, ce sont bien eux, d'autant plus que, mieux que personne, ils savent quel est le coût de production des vins.
Maintenant, il va falloir trouver le journaliste, le confident qui listera ainsi les caves de ces zeus du vin, sous forme d'anonymat, naturellement. Inutile de créer de nouveaux concombres masqués ou autres forceurs de caves privées. L'information ne doit jamais devenir une délation.