Le 11 juin, trois mois après le début de la catastrophe de Fukushima, la pollution continue, des substances hautement radioactives se déversent toujours dans l’air et dans l’océan, la TEPCO ne peut plus cacher son incapacité à maîtriser la situation.
Ça bouge en Europe.
La Suisse et la Suède ont décidé de renoncer complètement à l’énergie atomique.
L'Italie avait abandonné le nucléaire en 1987 après un référendum organisé suite à la catastrophe de Tchernobyl. Le retour à l'atome était un projet phare de Silvio Berlusconi qu'il avait annoncé et mis en œuvre dès son retour au pouvoir en 2008. Mais l'accident de Fukushima a donné un coup d'arrêt au programme de réintroduction du nucléaire. La Cour de cassation italienne a confirmé le 1er juin la tenue d'un référendum sur le nucléaire réclamé par l'opposition qui aura lieu le 12 juin.
En Allemagne, le gouvernement a décidé de sortir du nucléaire d’ici 2022. Les sept réacteurs les plus anciens ont été arrêtés après la catastrophe de Fukushima, un autre ayant été arrêté précédemment pour pannes. Les neuf dernières installations seront fermées progressivement. C’est incontestablement une victoire due aux mobilisations les plus importantes d’une histoire pourtant riche du mouvement antinucléaire allemand.
Et en France, c’est pour quand ?
La catastrophe de Fukushima a évidemment relancé le débat sur la place du nucléaire en France. Mais le gouvernement, comme tous les précédents, reste viscéralement accroché au nucléaire.
Malgré les mensonges, la contestation prend de l’ampleur.
En France aussi, la sortie du nucléaire en dix ans est possible sans recourir massivement aux énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon…), mais sur la base d’une politique volontariste de développement des énergies renouvelables et d’économies d’énergie.
Sortir du nucléaire ni sur le dos des salariés, ni sur celui des usagers.
L’énergie est un bien indispensable à la vie, elle doit être accessible à un prix modique pour les consommations courantes, tout en faisant payer très cher les usages abusifs.
La sortie du nucléaire, inscrite dans un plan de réduction des consommations d’énergie et de développement des énergies renouvelables, portée par un grand service public de l’énergie, peut préserver l’ensemble des emplois, et même en créer plus de 800 000.
Pour cela, il faut faire le choix de s’attaquer aux groupes capitalistes (EDF, GDF-Suez, Areva …) qui, avec la complicité de l’Etat et des principales forces politiques, imposent le nucléaire à toute la société.
Les manifestations allemandes ont vu des militantEs antinucléaires défiler aux côtés de militantEs syndicaux dénonçant les dangers auxquels sont exposés les salariés des centrales nucléaires.
Suivons leur exemple. N’attendons pas des promesses électorales mais exigeons par notre mobilisation la sortie du nucléaire maintenant.