L’état d’urgence a été levé dans le Royaume de Bahreïn il y a deux jours, mais contrairement aux dires du gouvernement, la situation est loin d’être revenue à la normale. Plusieurs médias ont rapporté ce jeudi que la police continuait à réprimer les manifestants dans des villages situés à l’extérieur de la capitale Manama. C’est dans ce contexte que les autorités avaient déjà annulé l'épreuve au début mars dernier et toujours dans cette atmosphère que la FIA rendra sa décision demain sur le retour du Grand Prix de Bahreïn au calendrier. D'ailleurs, la question divise au sein même de la Formule 1 : Bernie Ecclestone, le gérant des droits commerciaux, y est favorable mais pas les équipes, qui y sont carrément opposées bien qu'elles restent assez discrètes.
À moins de 24 heures du verdict, l'ancien pilote de F1 britannique espère donc que la FIA prendra la bonne décision et privilégiera l’aspect éthique plutôt que financier - mais le retour à Bahreïn permettrait à la FOM d’engranger quelques dizaines de millions d’euros de frais supplémentaires. Hill a déclaré : "Vous ne pouvez pas seulement baser votre décision pour organiser un Grand Prix sur ses capacités financières, il doit y avoir un compromis. Il est important que la Formule 1 ne soit pas perçue comme étant seulement intéressée par le spectacle et l'argent, quelles que soient les circonstances."
"La Formule 1, ses pilotes, ses équipes et ses sponsors doivent tenir des valeurs qui sont positives et ambitieuses. La famille régnant dans le Royaume de Bahreïn a dit qu’elle voulait organiser la course, et nous le voulons tous. Mais la F1 doit s’aligner sur le progrès et non sur la répression, et beaucoup de manifestations dans ce pays ont été vivement réprimées. Soit vous en êtes conscient, soit vous ne l’êtes pas." a-t-il lancé. "Je ne suis pas le porte-parole de la Formule 1 mais je suis surpris et déçu qu’il y ait un manque de déclarations intelligentes de la part de la discipline à un moment où nous devrions essayer de promouvoir le championnat d’une manière positive, d’une manière qui tient compte des droits de l’Homme. Il est évident que - peu importe ce que les gens disent - des évènements très violents ont eu lieu à Bahreïn. Ce n’est pas notre pays. C’est leur pays. Mais nous ne pouvons pas éviter ce problème et prétendre que les difficultés n’existent pas ou qu’elles se résoudront d’elles-mêmes et nous ne pouvons pas non plus dire que nous irons là-bas sans la moindre inquiétude pour notre sécurité."