Le 15 juin 2010 s'abattaient sur Draguignan et la Dracénie de terribles inondations qui allaient faire 25 morts et des dégâts considérables. La Nartuby , sortie de son lit , devenue un torrent furieux emporta tout sur son passage: automobilistes prisonniers dans leur habitacle, ballottés comme fétus de paille , entraînés malgré eux sans rien pouvoir faire ,maisons et magasins inondés , champs agricoles ravagés. Et surtout tous ces morts !
Le mémorial dédié aux victimes des inondations à Draguignan, pour un coût de 120 000 € sera inauguré le 15 juin 2011.
Ce monument situé sur le rond-point du Stade Léo Lagrange, se veut être un lieu de recueillement et de souvenir. Figureront en effet, les noms des 23 morts et des 2 disparus.
Il ne faut pas croire que c'est la première fois qu'on assiste à pareil désastre !Un récit datant de 1827, mois de juillet, nous raconte la Nartuby en folie, faisant de pareils ravages. Lisez l'article ci-dessous:
Débordement de la Rivière Nartuby en 1827
La Nartuby, petite rivière entièrement varoise, de 32 km de longueur, a deux sources différentes qui, à environ 1 000 m d'altitude sortent de terrains calcaires.
Très paisible dans sa modestie, la Nartuby paraît n'avoir jamais eu de colère. Le 06 juillet 1827, elle eut un débordement subit et violent, faisant des victimes. "Un orage épouvantable de grêle et d'eau a éclaté sur les communes d'Ampus, de Châteaudouble, de Montferrat et de Tourtour. Ses effets ont été aussi prompts que désastreux. L'eau tombant par torrents sur un sol de plusieurs lieues carrés entouré de collines. La rivière de Nartuby, les ruisseaux et les ravins qui y affluent ont acquis en peu d'instants un volume prodigieux, et les campagnes inférieures ont aussitôt présenté l'image d'une vaste mer...
Nombres de maisons ont été renversées, le toit de plusieurs autres a cédé sous le poids de la grêle.
Les malheureux habitants, sans asile, n'ont sauvé leur vie qu'en montant à la hâte sur des arbres où ils sont restés jusqu'à la retraite des eaux. Dans cette pénible position, ils ont eu la douleur de voir sous leurs yeux leur bétail, leurs meubles, leurs blés entraînés et perdus. D'énormes quartiers de pierre que les eaux roulaient avec violence ont détruit les plantations d'arbres, emporté la terre végétale et n'ont laissé sur leurs traces que la stérilité et la désolation. Les communes de Draguignan et de Trans , quoique hors de l'action immédiate du météore orageux ont éprouvé des dommages importants dans leurs territoires respectifs. Elles ont eu même le malheur particulier de compter des victimes... Tout coup apparaît une masse effroyable d'eau traînant avec des charpentes, des meubles, des bestiaux ; cette eau, impétueuse enveloppe, enlève tout ce qu'elle rencontre ; les travailleurs ont à peine le temps de se sauver sur les hauteurs, quelques uns grimpent sur les arbres où ils restent jusqu'à la nuit : le torrent dévastateur sape et renverse les murs de clôture, arrache vignes et arbres fruitiers, et sème partout les débris des premières démolitions... Six personnes, cinq hommes et une jeune fille ont péri en tentant de sauver leurs gerbes emportées par les eaux. Quatre de ces infortunés appartiennent à la commune de Trans, et deux à celle de Draguignan.
Voulant perpétuer le souvenir de cette époque désastreuse, M. Leydet, Maire de Trans, avait fait graver sur une pierre de marbre une inscription qui rappelle cette déplorable journée, et les malheurs qui en furent la suite Aujourd'hui cette plaque est visible avec l'inscription "Le 06 juillet 1827, les eaux de la rivière se sont élevées jusqu'à cette hauteur, ont inondé une partie du village et englouti une maison avec ses habitants."
D'après les textes de M. Louis Honoré.