Depuis le début de la crise financière et économique la Commission européenne exige la plus grande rigueur de gestion aux pays membres. Rigueur qu'elle semble hésiter ... à s'appliquer !
Ce n'est pas la première fois que la Commission européenne se fait épingler pour ses frais de fonctionnement. En effet : en Février 2010, AFP et LCI/TF1 indiquaient qu'en 2009 : José Manuel Barroso avait dépensé 730 230 euros en frais de déplacements.
Dans la mesure où avec le temps, tout s'oublie, on aurait pu en rester là. Mais c'était sans compter sur le Bureau of Investigative Journalism qui publiait le 1 juin 2011 un rapport/enquête sur les dépenses de la Commission Européenne : « Dépenses des commissaires européens en jets privés, hôtels de luxe et cocktails »
Que peut on lire dans le rapport/enquête ?
Extrait du communiqué de Presse: « (...) Notre enquête indique que des commissaires se déplaçaient en jet privé et offraient des bijoux Tiffany à leurs invités, à l’heure même où les Européens subissaient compressions budgétaires et plans de sauvetage du FMI. L’enquête menée par le Bureau of Investigative Journalism révèle :
Plus de 7 500 000 € dépensés en jets privés pour les déplacements de commissaires entre 2006 et 2010
28 000 € en note d’hôtel pour le président Barroso et la délégation de huit personnes qui l’accompagnait à New York : quatre nuits au Peninsula Hotel où le tarif moyen des suites est de l’ordre de 780 € par nuitée
Les orateurs invités à parler à la Commission se sont vu offrir bijoux, boutons de manchettes et stylos plume Tiffany, soit un total de 20 000 € dépensés en cadeaux pour les visiteurs entre 2008 et 2010 (...)
Plus de 300 000 € ont été dépensés en événements décrits par l’UE comme des « cocktails » en 2009. La facture s’élevait à 75 000 € pour un événement subventionné par l’Agence exécutive pour la recherche à Amsterdam, décrit comme « une soirée de merveilles comme aucune autre… technologie de pointe, œuvres d’art provocatrices, le tout accompagné de cocktails dernier cri, de prestations artistiques surprenantes et des meilleurs DJ (...) »
Ce à quoi, le Guardian qui a étudié le rapport ajoute :
« (...) Plus de 42 millions de virements ont été effectués entre 2007 et 2009 au profit de personnes physiques dont les noms sont gardés anonymes par la Commission » Et même si le Guardian indique que ces virement ont été en 2009 de : un peu plus de 1 million d’euros il précise que pour 2008 ils étaient de ... 27 millions !
En outre : « (...) 381 millions d’euros ont financé des « activités confidentielles », que la Commission refuse de révéler pour des raisons de sécurité. Rien que pour 2009, ce montant a représenté 221 millions d’euros »
Sans oublier, indique Myeurope le « comité d'entreprise » de l'Union : « (...) En 2009, la Commission a également pris en charge le coût de séjours en résidences cinq étoiles pour divers fonctionnaires et leurs familles, en Papouasie-Nouvelle-Guinée et au Ghana (...) »
Quelle est la réponse de la Commission ?
« (...) L'exécutif européen se bornait (...) a assurer que ces chiffres ont été sortis de leur contexte et délibérément mal interprétés »
Ah bon, mais alors d'où proviennent ces chiffres : « sortis de leur contexte et délibérément mal interprétés » dévoilés par le Bureau of Investigative Journalism ?
Il l'indiquent eux mêmes dans leur communiqué : « L’enquête du Bureau of Investigative Journalism sur les dépenses de la Commission tire ses chiffres du Système de transparence financière (SFT) de l’Union européenne. Tous les chiffres ont été vérifiés par les services appropriés de la Commission »
Bon, mais du passé faisons table rase puisque le commissaire en charge du budget, Janusz Lewandowski : « (...) a souligné les efforts faits par la Commission, qui a opté par exemple pour un gel de ses dépenses administratives pour 2012 »
Ce qui devrait ravir les grecs, espagnols, irlandais et portugais à qui José Manuel Barroso pourra expliquer les vertus de l'austérité salvatrice !