Sous l'impulsion du puissant Syndicat des employés d'hôtel, une bonne soixantaine de femmes de chambre sont venues huer DSK, hier devant le tribunal de Manhattan.
De notre correspondant à New York.
Vrai engagement ou brillant coup de com' ?
Engagement véritable de ces femmes de chambre, ou brillant coup de com' des syndicats? Sans doute les deux. De ce coté-ci aussi de l'Atlantique, une certaine parole semble se libérer: la plupart dénoncent des dérives sexuelles permanentes. Mais c'est leur organisation syndicale («Union», en anglais) qui a organisé le déplacement, louant un bus, fournissant les pancartes et huilant les rouages du discours, au point que certaines des manifestantes soufflent à leurs collègues ce qu'elles doivent dire lorsqu'elles répondent aux journalistes. Mise en scène aussi: toutes sont venues avec leur uniforme de travail et leur badge, un coup de maître pour attirer les caméras et les micros. Et aussitôt DSK parti, la manifestation se disperse.
Un réseau puissant derrière la plaignante
Quoi qu'il en soit, c'est désormais officiel, Nafissatou Diallo n'est plus seule. Plaignante dans l'affaire DSK, elle a jusqu'à présent été montrée du doigt, par les défenseurs de Dominique Strauss-Kahn, comme une fabulatrice n'assumant pas une relation sexuelle consentie. Avec l'implication des syndicats, elle a désormais derrière elle un réseau puissant. Signe de ce changement, la prise de parole, hier devant le tribunal, de son nouveau représentant, Kenneth Thompson. Un discours fort, là encore sur le thème des puissants contre les faibles, et de «l'insulte faite à toutes les femmes». Quant à Dominique Strauss-Kahn, il est reparti sous les huées.
- Jean-Vincent Russo