La mesure émane de la Commission européenne: réintroduire les farines animales dans l'alimentation des animaux d'élevage. Ces produits riches en protéines sont utilisés pour produire des aliments pour le bétail. A l'origine de la "maladie de la vache folle", qui avait tué des dizaines de personnes, décimés des milliers de troupeaux et semé la panique dans les années 1990 en Europe, les farines animales sont interdites depuis 2001 dans notre pays.
Malgré le traumatisme de la maladie de la vache folle, toujours présent aujourd'hui dans les mémoires, le Conseil national de l'alimentation (CNA), instance consultative dépendante du Ministère
de l'Agriculture, envisage une réintroduction progressive des farines animales. Cet avis n'est pour le moment que provisoire et le CNA devrait publier un rapport définitif sur la question en
septembre.
Rouvrir le dossier des farines animales semble tellement inapproprié que j'ai peine à y croire. Surtout en ces temps d'inquiétude autour de la mystérieuse bactérie mortelle Eceh. Mais une
nouvelle fois, les enjeux économiques prennent le dessus sur la morale: cela coute moins cher de nourrir le bétail avec des farines animales, composées de carcasses d'animaux. C'est peut-être
économiquement viable, mais d'un point de vue moral et sanitaire, cette pratique paraît tout simplement inacceptable.
Espérons que les instances européennes et françaises réalisent un jour qu'en matière d'alimentation, d'agriculture et d'environnement en général, l'économie ne peut pas prendre le dessus sur le
reste. Espérons que les farines animales continuent à être interdites. Nous pouvons espérer, mais il n'est malheureusement pas certain que ce soit suffisant…