Un déraillement peut en cacher un autre. "Le train de DSK a déraillé " déclarait Daniel Cohn-Bendit (DCB) le 19 mai dernier à propos de l'ex directeur du FMI ignorant que le même sort lui était réservé par ses propres "amis" verts. Cécile Duflot a réussi le coup de force de marginaliser l'icône soixante huitarde, voire de la ringardiser. Les écologistes ont fait le choix risqué de mettre entre parenthèses leur "génie politique" et de présenter leur candidat aux présidentielles de 2012.
Le 29 mai dernier, Cécile Duflot gagnait haut la main son duel face à Daniel Cohn-Bendit. La motion de la secrétaire nationale d'Europe Ecologie-Les Verts remportait 50,61 % des voix aux congrès décentralisés des écologistes contre 26,5 % pour celle de l'eurodéputé. Une troisième motion, menée par la gauche du parti, obtenait, elle, 19 %.
C'est donc sans surprise et avec un score à la soviétique (92,7%), que Cécile Duflot a été reconduite ce week-end au congrès de La Rochelle pour la troisième fois à la tête d'EELV. Seul bémol pour ce sacre l'absence de DCB qui confirme ainsi son image de "schtroumpf grognon". Déçu par son score, Dany-le-Rouge a choisi de prendre du champ. Officiellement l'eurodéputé reproche à EELV de faire du neuf avec du vieux en reproduisant notamment la structuration stalinienne en place chez les Verts.
DCB reproche surtout à EELV de vouloir présenter un candidat aux présidentielles autre que lui-même. Faute de pouvoir y aller, Daniel Cohn-Bendit prône une alliance avec les socialistes pour réserver des circonscriptions aux écologistes en échange d'une absence de candidat aux présidentielles.
Ce qui fait dire à Cécile Duflot "Je ne me suis pas fâchée (avec lui) mais simplement je crois que pour le coup, il est un peu décalé par rapport à la réalité d'Europe Ecologie-Les Verts aujourd'hui". "Sur la question de la candidature en 2012, ça été décidé par tous nos délégués et du coup par tout le mouvement" dimanche lors du congrès du mouvement à la Rochelle. "Nous, nous souhaitons qu'il y ait un candidat écologiste à l'élection présidentielle parce que ne pas porter le projet de l'écologie politique ce serait le signe d'une démocratie très malade".
Pragmatique DCB estime qu'un tiens vaut mieux que deux tu l'auras. Une stratégie à laquelle n'adhère pas une majorité de militants. "Les électeurs, ce ne sont pas des machines, on ne les transporte pas d'un candidat vers un autre", a estimé Cécile Duflot sur France Inter.
Place donc désormais pour les écologistes à une primaire déjà marquée par l'affrontement Hulot-Joly. Le virus des primaires contamine toute la gauche puisque après le PS et les écologistes, les communistes emboîtent le pas, confirmant une mode selon laquelle les dirigeants des formations politiques ne sont plus leur candidat légitime pour les grandes échéances électorales.
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