Réglement de comptes à OK Neuilly

Publié le 11 février 2008 par Frednetick

C’est presque trop caricatural pour être vrai. Ne sachant quel slogan adopter, la droite décide de remettre au goût du jour une vieille rengaine, “la droite la plus bête du monde”.

Et c’est au coeur du doux et paisible village de Neuilly-sur-Seine, fief de la Sarkozye que se joue ce vaudeville que l’on croirait burlesque s’il n’en était pas désespérement pitoyable. Retour sur un mélo à la sauce UMP.

Se précipiter sur la suite (mais sans quitter cette page !)

Tout commence en 1983. Alors que le maire de Neuilly-sur-seine Achille Peretti va passer la main, le jeune Nicolas Sarkozy multiplie les échanges avec les conseillers municipaux dans le dos de Charles Pasqua, et devient avec l’aide notamment de Roger Teullé, l’un des adjoints du maire sortant, le nouveau maire de Neuilly à 28 ans (rien que ça).

Retour en 2007, alors que Nicolas Sarkozy vient d’être élu président de la république, le sort de Louis-Charles Bary (70 ans bien tassés) est de laisser la place. Le choix se porte alors sur David Martinon, porte parole de l’Elysée, énarque Rock n’ Roll, symbole magnifique du style Sarkozy.

On remarquera avec gourmandise qu’en intronisant Martinon à Neuilly le petit Nicolas renoue avec la vieille tradition du parachutage, pas très rupture mais tellement jouissif quand on aime le pouvoir. Nous n’oublierons pas noter à sa juste mesure le renvoi d’ascenseur loupé avec le fils de Roger, Arnaud, leader “naturel” de l’UMP Neuneu Neuilléenne.

Mais voilà. Le gentil énarque ne se fait pas à sa vie dans les hauts de Seine. Il évoque tout d’abord un “sacrifice” pour définir sa venue depuis le 18ème. Avant de multiplier les bourdes toutes plus grotesques les unes que les autres. Mais c’est surtout son côté “pas terrain du tout” qui frappe, aussi malhabile sur les marchés que fanfarron sur la Martinon TV Elyséenne. Serrer des mains, boire un petit verre, manger plus que de raison, le petit David ne sait pas faire.

Les premiers retours ne sont pas grandioses et le petit Arnaud T commence à se sentir un peu frustré de devoir céder le pas devant l’Axel Rose en Armani. C’est alors qu’intervient la perle rare, le génome manquant, le fils du père , Jean S, fils de Nicolas S.

Il faut bien lui reconnaitre des qualités à ce jeune homme de 21 ans. Belle gueule, style calqué sur papa (quasi mimétisme vocal), qualités relationnelles au dessus de la moyenne. Le fiston Sarkozy semble devoir sauver à lui tout seul la camapgne bien mal embarquée de David, son principal opposant (pas la PS, faut pas déconner!) Mister Fromentin étant des plus saignants.

Une vidéo de Jean en réunion d’appartement, promettant de soutenir “à mort” David Martinon est en passe de devenir culte. Car bon sang ne saurait mentir, la technique du couteau dans le dos est un patrimoine génétique visiblement transmis au Gwendal Peizera  Neuilléen.

Aujourd’hui sera scellé le sort de Neuilly.

Qu’en retenir?

Tout d’abord que l’affaire est assez embarrassante pour que Dominique Paillé, secrétaire général adjoint de l’UMP se sente obligé de soutenir à la matinale de Canal + que le président n’est pas intervenu. Une précision inutile car en effet qui pourrait subodorer que le président intervienne quand son fils tue politiquement le candidat qu’il avait lui même installé? Pfffffffff que des médisants.

Ensuite qu’on ne nait pas homme politique. Et que les énarques qui gravitent autour du pouvoir ne sont pas toujours, et même rarement, des édiles crédibles. Même dans une ville de 60.000 habitants, dans le département le plus riche de France, où un hamster pourrait être élu s’il avait l’étiquette UMP selon le bon mot de Christophe Grébert , le parachutage n’est crédible que si le candidat l’est.

Un qui est né homme politique, dérogation spéciale, c’est le fiston Sarkozy, probablement avec l’aide de papa qui trouve ainsi le moyen de se débarrasser d’une écharde sans avoir à le faire lui même. Le goût du sang ça le connait, et même s’il n’est pas élu maire, ce serait un peu gros, son tour viendra, c’est certain. Dans 6 ans, à 27 ans, il fera mieux que papa.

Enfin, alors qu’il avait médiatiquement assumé d’imposer Martinon, y allant même de sa petite visite, le président fait semblant de ne rien voir et de ne rien assumer de la situation actuelle. Il faut bien dire que ça ferait un peu tache.

La journaliste de Canal + rappelait ce matin la tirade de Jacques Chirac, “les emmerdes ça vole en escadrille” (qui s’y connait en emmerdes). Avec une anticipation peu salvatrice, il semble que les emmerdes n’aient pas attendu le printemps pour revenir…

Cacher cette brillante littérature