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La conférence nationale du PCF s'est achevée ce dimanche soir à Montreuil (Seine-Saint-Denis). La candidature Mélenchon s'est clairement distinguée, recevant l'appui des cadres du parti. Pourtant, les délégués ont approuvé à près de 80 % la mise en place d'une consultation à choix multiples. Une nouveauté au PCF, et un risque pour sa direction.
La presse ne sait plus sur quel pied danser ! Si pour leParisien.fr, Jean Luc Mélenchon semble avoir été définitivement désigné par les délégués communistes, Médiapart réalise combien cette conférence nationale communiste pourrait coûter au député européen. Jusqu'à cette pirouette journalistique par Reuters, pour qui "Le PCF choisit Jean-Luc Mélenchon mais rien n'est joué". Probablement le plus parlant, ce titre à la une de l'Humanité.fr : "Les délégués communistes montrent la voie pour 2012". En effet, si la motion adoptée à environ 63,4 % des voix alloue sa préférence au co-président du Parti de Gauche, la révision du protocole de consultation portée par les partisans d'André Chassaigne s'est imposée avec près de 80 % des voix.
Habituellement, la conférence nationale tend à soumettre aux communistes un bulletin de vote établi sous la forme d'un plébiscite. Un nom est alors proposé aux adhérents, appelant une réponse négative ou - le plus souvent - positive. Ce fut le cas lors de la préparation des précédentes séquences électorales, et c'est sur ce mode que Pierre Laurent fut désigné en tête de la liste francilienne des dernières régionales aux dépends du député de Saint-Denis Patrick Braouezec. Cette fois, trois noms seront soumis aux adhérents : celui de Jean Luc Mélenchon, porté par la conférence nationale. Celui d'André Chassaigne ou enfin celui d'Emmanuel Dand Tran, secrétaire de la section du 15e arrondissement de Paris, réputée pour sa ligne conservatrice, voire orthodoxe.
En rompant avec un système laissant peu de places aux surprises, les délégués communistes prennent le risque de se voir opposer une fin de non recevoir de la part d'adhérents sceptiques vis à vis de l'ancien ministre socialiste. Principal danger, les différences de points de vue entre des responsables soucieux d'aboutir à un accord avantageux en vue des législatives, et des adhérents inquiets de voir disparaître, à leurs yeux, le PCF lors de la séquence présidentielle. De plus, les opposants à la stratégie Front de Gauche, espèrent profiter du retrait du député André Gérin pour faire valoir leurs arguments à travers la candidature de M. Dand Tran.
En somme le PCF, qui a jusqu'ici vivement critiqué la tenue de primaires, selon lui sources de divisions au sein du PS, devrait à son tour entrer dans une bataille interne pour faire adouber M. Mélenchon, et avec lui "l'accord global" grâce auquel il espère faire oublier le score de 2007.