Le mauvais genre de Claude Lelievre

Notre ami Claude Lelievre qui semble confondre le combat pour l’école républicaine et celui contre l’enseignement privé, blogueur à Médiapart mais surtout professeur d’histoire de l’éducation à Paris V a mis tout de même 5 jours à réagir alors même que nous l’attendions déjà sur la question du pass contraception pour laquelle il nous a déçu.

Dans son article (?) qui n’aborde pas le débat de fond mais se contente – en moins bien que certains – de relayer l’activité de protestation de l’Enseignement catholique, le grand professeur tente de laisse passer l’idée selon laquelle, l’enseignement privé continue de réclamer à l’Etat une école à sa vitesse et de se soustraire des obligations de l’Education Nationale à laquelle il est associé.

Ne revenons pas sur l’incompréhension que porte Claude Lelievre au rôle des corps intermédiaires dans une société et à l’l'importance du principe de subsidiarité (M. Lelièvre doit abhorrer la loi de 1901 !). Il pense que le service public est nécessairement univoque, monolithique et abstrait. Pour lui, les enfants sont sans nul doute la seule propriété de l’Etat qui par la logique abstraite de son système éducatif doit former en l’enfant, l’Homme abstrait et universel. C’est que M. Lelièvre doit lire Hegel et Spinoza ! Tout professeur en science de l’éducation qu’il est, il a du oublier que la saine intelligence éducative relie et associe le général et le particulier sans nier ce dernier (Décevant pour un Historien). Peut être M. Lelièvre a t il oublié que l’éducation est d’abord un art avant d’être une science et que le mot est fort analogue. A trop flatter la raison abstraite, on entraîne une crise de la raison mais ce serait long de lui expliquer…

Ne revenons pas sur le fait que l’enseignement catholique est associé avec l’état et que dans un contrat – M. Leliève l’aurait il oublié en bon contractualiste ? – les deux parties ont des droits. Que les parents du Privé payent des impots et que l’Etat leur doit des comptes… Non, ne perdons pas ce temps.

Expliquons peut être simplement à M. Lelièvre que son attitude relève des régimes totalitaires où l’autorité (Ici la DGESCO et l’EN) doit être respectée formellement du seule fait de la forme de son autorité. C’est que M. Lelièvre est un adepte de la morale du Devoir. Le « Tu dois » doit être chez lui la source d’un plaisir secret….Après le ciel étoilé et la loi morale, la troisième source d’admiration à laquelle n’avait pas songé Kant c’est la directive du BO ! En effet, pas une fois dans son papier il n’interroge précisément ce que l’enseignement catholique interroge. Le seul fait qu’il interroge est déjà un péché. C’est qu’il y a de la bienveillance du côté de M. Lelièvre. En effet, que de la sociologie à la mode soit introduite dans les manuels de SVT, que les programmes n’instruisent plus la Raison mais formatent des comportements, que des sujets délicats impliquant la conscience des enfants et les valeurs des familles soient tranchés à coups d’idées simplistes à la mode; cela n’émeut pas le moins du monde Monsieur Claude. Comprenez, l’Unité Nationale à un prix !

Non, notre ami Claude qui voit la montée des intégrismes religieux partout n’est pas fichu de voir que c’est justement parce que l’école s’éloigne de sa neutralité et de la transmission des fondamentaux au profit d’idées fumeuses, éphémères et intrusives qu’il y a des réactions… « Quand le sage montre la lune, l’imbécile regarde le doigt »… C’est bien parce que l’enseignement catholique dispose d’un fond éducatif inégalé et d’un enracinement humain profond qu’il voit combien l’homme dans l’enfant n’est plus respecté.

Mais pour cela, il ne faut pas être seulement un bon petit soldat, pour cela il ne faut pas affectionner les monstres froids, il ne faut pas se contenter de formalisme et d’impératifs catégoriques. Il faut préférer l’Humain….

Monsieur Lelièvre, l’été approche…. Relisez Nietzsche et Arendt.