Même si Sae-midori ne représente que quelques petit pour-cents de surface cultivée au Japon, il est l'un des cultivars phares de ces dernières années. Variété hâtif, il "fleuri" notamment à Kagoshima et est réservé à la fabrication de thés de qualité. Issu du croisement entre le poids lourd Yabukita (80% de la surface cultivée, est-il besoin de le rappeler) et le non moins célèbre Asatsuyu, Sae-midori est clairement au dessus du mini-poids lourd Yutaka-midori (2ème cultivar le plus utilisé au Japon, avec 4% de la surface cultivée, qui se situe essentiellement à Kagoshima). Sae-midori combine les qualités de ses deux ainés: la belle couleur et la douceur d'Asatsuyu, et la force, l'équilibre de Yabukita.
Cette belle condition des feuilles permet d'obtenir une très jolie liqueur transparente à la première infusion. Ce vert-jaune transparent jure avec le gros des fukamushi sencha, mais il s'agit bien là d'une qualité, bien trop rare aujourd'hui.
Pour un dosage feuilles/eau classique (3-4g/70ml), eau légèrement tiède, 65°C environ, et une infusion tranquille, au moins 70 s. On obtient une liqueur au goût bien prononcée, où la douceur domine sans tomber dans une douceâtreté excessive. Une très légère astringence vient subtilement augmenter encore la profondeur de la saveur. Le parfum est également très doux, sucré. On augmente un peu la température pour une deuxième infusion d'une dizaine de secondes, qui donne une couleur plus familière quand on pense fukamushi sencha. Verte profond, opaque.
Je n'ai pas beaucoup expérimenté avec celui-ci, mais c'est un sencha de haut vol avec lequel eau très chaude ne ferait (peut être ?) pas très bon ménage (mais je vais tenter), mais qui montre naturellement de grandes qualités avec une eau tiède avec moins de volume, devenant ainsi vraiment très (trop ? non, pas si l'on ne monte pas excessivement le temps d'infusion ; avis aux amateurs) doux et rond. Cependant, une infusion sans excès, me convient parfaitement.... mais il ne s'agit que d'une impression personnelle.