Woods
Sun and Shade [Woodsist]
Mai 2011
Sun and Shade devait sortir en juin, mais voilà qu'il est partout. De ce quatuor de hippies-hipsters brooklynois, on retiendra le nom de Jeremy Earl, voix et plume du groupe. Si vous ne connaissez pas Woods, sachez qu'ils sont des icônes de la culture indie. Avoir son propre label, ça crédibilise, et même si chaque nouveau disque sonne moins lo-fi, ce sixième album reste parfaitement artisanal. Le folk-rock psychédélique de Woods est brouillon et spontané, mais une écoute attentive révèle un travail des plus soignés : notes audacieuses, sons échappés, chœurs bien placés ; on ne sombre jamais dans la conventionnalité. Leur mélange de ballades acoustiques vaporeuses, de bœufs hypnotiques et d'hymnes torrentueux est en plus très accessible, et ce malgré sa tournure un tantinet chaotique. J'ai découvert Woods en 2009 : Songs of Shame, coup de cœur Pitchfork. Depuis, j'ai critiqué At Echo Lake. Ce n'est pas un groupe que j'écoute fréquemment, car il est difficile à placer, mais je suis toujours fasciné par l'aspect casuel de leur art. Ils sortent un album par an et on n'est jamais déçu. Je ne leur souhaite qu'une chose : qu'ils continuent à faire ce qui les passionne, sans jamais sombrer dans la facilité de l'art corrompu. C'est ça, la liberté.♫♪