Coeur Empoisonné
de BLOODY COUNTESS (Partenariat Agents Littéraires -
Editions du Riez)
Editions du Riez,
2011, p. 148
Première Publication : 2011
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Mon Avis : '
Lorsque j’ai reçu le mail des Agents Littéraires avec la liste des livres disponibles à chroniquer, ce titre et son auteur m’ont tout de suite sauté aux yeux. Ajoutez à cela la mention des éditions du Riez, maison d’édition que j’ai envie de découvrir depuis un bon moment, et il n’en fallait pas plus pour me tenter.
En attendant la réception de l’ouvrage, curieuse, j’ai visité le blog dédié et j’ai découvert plusieurs avis très positifs. Le visuel me plaisait beaucoup, l’histoire m’intriguait et même si j’ai habituellement du mal avec les textes en vers, j’étais impatiente de me jeter dans Cœur empoisonné.
Avant de continuer, je tiens à remercier chaleureusement l’équipe des Agents littéraires qui met en avant les petites maisons d’édition (je vous invite à aller visiter le site !) et les éditions du Riez pour l’envoi de ce titre !
Finalement, je sors de cette découverte très légèrement mitigée. Visuellement, je suis conquise, ça ne fait pas un pli ! Mais pour le reste… Développons un petit peu tout ça !
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Cœur empoisonné c’est l’histoire de Benjamin et Emilie, deux jeunes gens fous amoureux l’un de l’autre. Séparé de sa chère et tendre, Benjamin part à sa rescousse, mais comme la vie n’est jamais simple, il va devoir vaincre les épreuves pour rejoindre son Emilie… Comme vous pouvez le constater, la trame de ce conte, bien qu’attrayante, n’est pas des plus originales… si ce n’est peut-être sa fin, sur laquelle je n’aurais pas parié en commençant ma lecture !
Mais malgré cette petite déception face à l’intrigue, je ne peux que souligner le plaisir que j’ai eu en retrouvant énormément d’éléments « bartoniens » dans celle-ci : l’héroïne s’appelle Emilie (comme la Emily des Noces Funèbres ?) et chante une complainte (comme Sally dans L’Etrange Noël de Monsieur Jack ?). Benjamin quant à lui, à l’image du Victor des Noces Funèbres, rencontre un vieux sage au milieu de ses livres, arrive dans un monde des morts coloré et a des mains aux ciseaux tranchants (pas difficile d’y voir une référence à Edward aux mains d’argent)… Je pense que les connaisseurs de l’univers de Tim Burton prendront, comme moi, beaucoup de plaisir avec ces clins d’œil au travail du réalisateur.
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Comme dit plus haut, en commençant cette lecture, je redoutais le format en vers du texte. Je ne suis pas une grande amatrice de poésie (j’ai parfois du mal à rester concentrée lorsque j’en lis, et perds rapidement le fil et le sens) et même si l’intérêt de celle-ci réside surtout dans la musicalité et les images qu’elle offre, je ne suis pas très bon public.
Je reconnais à Bloody Countess (qui est un homme ; je le précise car j’ai été surprise de l’apprendre) un certain talent pour le rythme et la mélodie mais je n’ai pas été conquise outre mesure. Les rimes sont plus ou moins riches et sont suivies la plus grande partie du temps, mais j’ai trouvé l’ensemble assez « naïf ». Un peu comme si l’auteur, parfois, prenait un mot pour la rime sans vraiment s’attarder sur la cohérence avec le reste de la phrase et le sens général. Un peu comme si vous et moi prenions une feuille, faisions une liste de mots avec telle rime et en piochions ensuite un, selon les besoins de la sonorité et du nombre de syllabes du vers (je dis ça car c’est ce que je faisais quand j’avais 15 ans). Le résultat n’est pas désagréable à l’oreille mais manque à mon goût, de cohérence, de profondeur… et c’est pour ça que je parle de style « naïf ».
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En revanche, je n’ai absolument rien à redire sur l’aspect visuel de cette œuvre. Et oui, il faut savoir que Cœur empoisonné ce n’est pas seulement un texte en vers, c’est surtout un conte illustré par de nombreux dessins en couleurs et en noir et blanc, dessins qui n’ont rien à envier au génie burtonien. J’ai apprécié les dessins dans le style « ombre chinoise » qui s’attardent sur les silhouettes et, paradoxalement au peu qu’ils laissent voir, ont un côté très expressif.
La couverture offre la représentation des deux personnages principaux - Benjamin et Emilie - et illustre bien le travail et l’univers de Bloody Countess. Si cette première illustration vous parle, il y a de grandes chances que vous accrochiez à tout le reste ; dans le cas contraire, il vaut peut-être mieux passer votre chemin…
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Un petit mot également pour féliciter les éditions du Riez pour la qualité du livre en tant qu’objet : joli format, papier « glacé », bon choix pour les illustrations de couverture et de quatrième,… Voilà qui me donne encore plus envie de découvrir d’autres titres du catalogue de la maison…
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En bref : même si le texte m’a un peu déçue, je suis très heureuse d’avoir fait la découverte de l’univers de Bloody Countess, notamment du point de vue visuel. Les illustrations m’ont enchantée et les références à Burton, aussi bien dans celles-ci que dans le texte, m’ont fait plaisir. Un ouvrage qui m’aurait sans doute comblée sur tous les points il y a quelques années (lorsque je lisais et écrivais des textes en vers et lorsque j‘avais un pied dans le monde « gothique ») et qui ravira, je n’en doute pas, les adeptes du genre. Merci une nouvelle fois aux Agents Littéraires, aux éditions du Riez et à Bloody Countess évidemment !
Les Petits [ + ] : Les illustrations sont magnifiques. Les références sont nombreuses, notamment à Burton mais également à d’autres artistes : Poe, Baudelaire, The Cure,… Un conte en vers, c’est une lecture originale (même si je ne suis pas totalement convaincue par ces derniers). La qualité du livre offert par les éditions du Riez !
Les Petits [ - ] : Une intrigue somme toute assez « classique ». Des vers un peu « naïfs ».
Un extrait tiré des toutes premières pages et qui présente Benjamin : (Je suis une grande admiratrice de Friedrich, Doré et Füssli !)
« En deux trois coups de crayons et de pinceaux
Il libère ses émotions et ses sentiments avec brio.
S’inspirant parfois de ses peintres favoris
Friedrich, Doré, Dali ou encore Füssli,
S’imaginant entrer dans cette « Abbaye de la forêt de chênes »,
Se promener près de « L’Arbre aux corbeaux », et sans gêne,
Assister à « La Chute de Lucifer » ou au « Monde envahi par les eaux »
Pour finir par errer parmi les fées et les loups de Perrault ;
S’obstiner à s’oublier dans « La persistance de la mémoire »
Et s’endormir en croisant du regard une « Araignée du soir… espoir »,
S’apaiser et se laisser bercer par le doux murmure du « Silence »,
Se protéger de l’affreux « Cauchemar » pour ne pas tomber en déliquescence. »
PS : j'ai cru comprendre que certaines parties du texte avaient été mis en musique, voilà la page Myspace.