Mary Higgins Clark - Quand reviendras-tu ? : 6,5/10

Par Eden2010

Mary HIGGINS CLARK – Quand reviendras-tu ? : 6,5/10

Voici donc le cru 2011 qui tient toutes ses promesses : le lecteur retrouve la jeune femme indépendante et traumatisée sur laquelle pèse une menace obscure mais fatale.

C’est vrai, les romans de Mary Higgins Clark ne cachent plus vraiment de surprises, nous savons à quoi nous attendre, mais j’apprécie systématiquement ses romans et celui-ci est plutôt réussi.

L’intrigue :

Alexandra Moreland, dite « Zan », est une belle femme, divorcée, une décoratrice d’intérieur à succès dont la petite société commence à prendre de l’importance.

Or, la jeune femme vit le cauchemar de tout parent : une après-midi au parc, alors que la baby-sitter s’était endormie à coté de lui, son fils a disparu et on n’a jamais su ce qui lui était arrivé. Le jeune Matthew aurait aujourd’hui cinq ans ; il a disparu depuis près de deux ans. Cet évènement a changé la vie de Zan.

Elle ne pourra plus jamais sourire et si elle se réjouit de son succès professionnel c’est surtout parce qu’elle consacre tous ses revenus à la recherche de son fils disparu si mystérieusement.

Soudain, après deux ans de vaines recherches une nouvelle photo apparaît et fait la « une » des journaux : cette photo, prise par un touriste anglais, montre l’enlèvement du jeune Matthew – et l’auteur de ce terrible crime n’est nulle autre que Zan elle-même !

Immédiatement, la police, son ex-mari, ses amis, ses collaborateurs et même ses amis l’accusent, ouvertement ou en secret.

Seulement, Zan n’est pas la femme sur la photo, mais qui va la croire ?

Une terrible machination qui semble avoir pour but de détruire Zan.

J’ai franchement apprécié la lecture :

Le style de MHC reste inchangé, l’intrigue ne sort pas des sentiers auxquels l’auteur nous a habitués, nous évoluons dans les sphères des personnes plutôt fortunées et la lecture est aisée.

J’ai apprécié le petit clin d’œil de l’auteur (ou même le grand), puisqu’elle nous fait retrouver dans ce roman Alvirah et son mari Willy, les personnages principaux du roman « Le Billet Gagnant » (roman sorti France en 2002) ; souvenez-vous, Alvirah, ancienne femme de ménage, et son époux Willy avaient touché le gros lot à la loterie, puis découvert un cadavre dans le placard de leurs magnifique appartement de Central Park … (ceci est une anecdote sans importance).

Depuis, Alvirah est devenue une sorte de Miss Marple résolvant quelques énigmes et journaliste free-lance.

Pour en revenir à « Quand reviendras-tu ? », Alvirah et Willy ont fait la connaissance de Zan alors que cette dernière décorait leur appartement et ils ont sympathisé au point de se lier d’une réelle amitié. Ce couple d’un certain âge soutient donc Zan, bien que tous les deux doutent sérieusement de la santé mentale de la jeune femme.

La difficulté qu’a Zan de se sortir de l’impasse est suffisamment réaliste pour que l’on a l’impression qu’elle se retrouve effectivement prise dans les mailles d’un filet indestructible.

Mais quelques détails m’ont un peu chagrinée :

D’abord, j’ai regretté dès le début, le choix stratégique de révéler que Zan n’est effectivement pas à l’origine de l’enlèvement, je pense qu’en ne le dévoilant pas le roman aurait largement gagné en suspense, mais c’est un choix littéraire qu’a fait MHC. C’est un peu dommage, je dois dire.

Ensuite, les indices ont été semés assez maladroitement – untel qui sait telle chose mais ne le dit pas alors qu’unetelle a remarqué tel détail mais ne souhaite pas en parler etc. etc.… ; les clés de l’ensemble sont fournies de façon trop évidente, on connaît d’avance les pièces du puzzle et leur emplacement précis.

Puis, pour la première fois j’ai véritablement eu la sensation d’évoluer dans une ambiance un peu vieillotte. Oui, MHC a fait des efforts de modernité puisqu’un des personnages « ouvre un Iphone » et tout le monde utilise « l’internet », mais tout semble un peu dater. La manière qu’a l’héroïne de se comporter ne correspond pas vraiment à une jeune femme moderne, les descriptions, l’ambiance, tout cela avait quelque chose d’insaisissablement vieillot.Un reflet de la jolie photographie de l’auteur sur le dos du livre. C’est la première fois que j’avais cette sensation, cela peut donc être un ressenti totalement subjectif qui m’est propre. On verra l’année prochaine.

Cela peut également tenir à la traduction (comme toujours réalisée par Anne Damour) qui contient des fautes assez étonnantes pour une vétérane de la traduction et aussi habituée à l'auteur. Je pense donc que mon impression tient plus à la VO qu'à la VF.

Globalement, on retrouve bien ce qui nous fait acheter chaque année le nouveau MHC : un roman très agréable, distrayant, avec une héroïne type, un roman qui maintient son petit suspense et nous amène vers une fin totalement prévisible.

Rien d’extraordinaire. Mais sympa.

Si j’ai abandonné l’espoir de retrouver l’étincelle de « la clinique du docteur H » (que j’ai a-do-ré), je pense qu’écrire tous les ans un roman aussi agréable, fluide et de niveau égal (bien qu’inférieur aux débuts), c’est un exploit. J’ai même développé une certaine tendresse pour cette auteur – bizarre de dire ça d’une auteur de best-sellers, mais c’est pourtant vrai (et oui, je refuse toujours d’ajouter un « e » après le mot auteur).

Il y a quelque chose dans les livres de Mary Higgins Clark qui fait que chaque année je les lis avec plaisir.

Si cela vous intéresse, j’ai également commenté le roman de l’année 2010, « L’ombre de ton sourire » : http://edenlalu.centerblog.net/22-mary-higgins-clark-ombre-de-ton-sourire-710

Petite – et dernière – observation : pourquoi est-ce que j’ai classé ce livre dans les « policiers » et non dans les « thrillers » ?? Je ne sais pas vraiment, j’étais divisée. Finalement, ce qui m’a décidé c’est qu’à mes yeux ce livre a une aura de « policier », plus que de « suspense », bien qu’on pourrait le classer tout autant dans les thrillers.

(Voir ma définition des genres, dans la rubrique « les genres littéraires selon Eden » et notamment http://edenlalu.centerblog.net/76-le-roman-policierpolar-et-le-livre-suspensethriller )

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