L'histoire est connue de tous. Elle se passe à Alger dans les années 20 et raconte comment le chat d'un rabbin soudain doué de parole et amoureux de la fille du rabbin a voulu passé sa bar-mitsva. Je n'ai pas lu les bandes dessinées (l'erreur sera bientôt réparée), mais au dire de mes proches, le film est fidèle à l'esprit et à l'humour des livres. Et de l'humour, dieu sait qu'il y en a.
Ce n'est rien que de dire que j'ai aimé ce film. Parce qu'il est drôle évidemment. Parce qu'esthétiquement il est très réussi. Mais surtout parce qu'on a vraiment envie d'y croire à cette vision idyllique d'une Algérie un brin fantasmée où juifs, catholiques et musulmans vivaient en harmonie parfaite. Sfar réussi aussi ce tour de force d'arriver à nous faire espérer que ce monde n'est pas révolu et qu'il pourrait aussi redevenir le notre ou celui de nos enfants.
Un monde idyllique certes, mais où les problèmes d'hier ne sont pas occultés, comme le racisme ou le colonialisme (savoureuse rencontre avec un Tintin franchement réactionnaire et à l'accent belge fort prononcé). Ceux d'aujourd'hui aussi sont évoqués comme la montée des extrêmismes religieux. Un film actuel donc, plein de poèsie et d'invention avec des personnages sortis tout droit des romans d'Albert Cohen (le poète russe ou le cousin Malka).
Et puis, il y a ce petit plus qui fait que ce bon film d'animation est un grand film d'animation : les voix. Le choix de François Morel pour le chat et de la belle et talentueuse Hasia Herzi pour la fille s'avèrent judicieux. Ils apportent finesse et humour pour l'un, jeunesse et authenticité pour l'autre. Bref, allez voir ce film, on en ressort rassuré sur l'humanité.
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