On a connu le président français plus prolixe quand il s’agissait de dénoncer les crimes de Kadhafi, accusé de massacrer son peuple, ou ceux de Laurent Gbagbo, accusé de ne pas se soumettre au choix de la France et des Etats-Unis et de demander un recompte des voix aux élections présidentielles.
Son silence et plus généralement celui du gouvernement français sur la situation actuelle en Côte d’Ivoire, tranche bizarrement avec la nouvelle posture de “shérif mondial” adopté par Nicolas Sarkozy ces derniers mois.
Il faut se souvenir que le nouveau président de Côte d’Ivoire, Alassane Ouatarra, ancien fonctionnaire de la Banque Mondiale et ami personnel de Nicolas Sarkozy, a été mis en place par la communauté internationale, la France et les Etats Unis en tête, après des semaines de bombardement de la capitale et du palais présidentiel par les forces française de la Licorne.
Déjà soupçonné d’avoir couvert, voire ordonné des massacres perpétrés par ses forces armées privées, à l’encontre des soutiens de Laurent Gbagbo ou tout simplement des membres de son ethnie, Alassane Ouattara avait promis au lendemain de l’arrestation de l’ancien président dans son palais, que toute la lumière serait faite sur ces violences et que les coupables seraient jugés.
Cette promesse n’a manifestement pas fait long feu, et l’ONG Human Rights Watch a publié vendredi 2 juin un communiqué faisant le point sur les massacres et les tortures qui continuent a être perpétrées par les forces d’Alassane Ouattara depuis sa prise de pouvoir.
Entre les 13 et 25 mai, Human Rights Watch a interrogé 132 victimes et témoins des violences perpétrées par les deux parties lors de la bataille d’Abidjan et dans les semaines suivant l’arrestation de Gbagbo. Les meurtres, les actes de torture et les traitements inhumains commis par les forces armées de Ouattara ont continué alors qu’un chercheur de Human Rights Watch se trouvait à Abidjan, prenant clairement pour cible les groupes ethniques au cours d’actes de représailles et d’intimidation généralisés.
Le silence de la France sur ces massacres est assourdissant, et montre une fois de plus la politique mafieuse menée par Nicolas Sarkozy en Afrique, dont l’objectif essentiel est de sauvegarder l’intérêt de ses amis. Politique rejetée en bloc par les nouvelles générations africaines et qui va à l’encontre des intérêts de la France dans la région à court moyen et long terme.
Un nouvel exemple de cette politique des copains a pu être remarqué lors de la dernière réunion du G8 à Deauville, au cours de laquelle Nicolas Sarkozy a présenté à Obama M. Karim Wade, le fils du président sénégalais, une manière d’introniser une nouvelle dynastie de tyrans aux ordres des USA et de ses satellites. On comprend maintenant le peu de soutien apporté par le président Wade à son ami Laurent Gbagbo.
On conseillera cependant la prudence à Wade et à ses descendant : au premier faux pas, une autre sera mis à sa place.
La démocratie du plus fort est toujours la meilleure …..
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